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Confronté depuis mercredi à une énorme tempête judiciaire, le président de la Fifa Sepp Blatter tente également de trouver une issue favorable au conflit entre les fédérations de Palestine et d'Israël, afin d'éviter un vote embarrassant sur une suspension d'Israël, vendredi lors du 65e congrès.
La Palestine, membre de la Fifa depuis 1998, souhaite que l'organisation suspende la fédération israélienne, coupable selon elle de complicité avec les agissements des autorités israéliennes liés à l?occupation des Territoires palestiniens. Elle reproche par exemple à la fédération israélienne ne pas dénoncer les restrictions imposées par l'armée israélienne aux déplacements de joueurs palestiniens ou de tolérer les dérives racistes anti-arabes dans les stades israéliens.
Mercredi, alors que la Fifa était ébranlée par un nouveau séisme judiciaire avec l'arrestation à Zurich de sept de ses membres, soupçonnés de corruption, M. Blatter a pris le temps de recevoir dans l'après-midi le président de la Fédération palestinienne, Jibril Rajoub.
"Nous avons eu une réunion de près d'une heure avec M. Blatter et des discussions constructives", a indiqué jeudi à l'AFP M. Rajoub, se montrant moins intransigeant que les jours précédents.
"Nous resterons ouverts jusqu'au dernier moment" à des propositions, a-t-il ajouté. "Tout est possible, tous les scénarios sont ouverts".
Si la question passe légèrement au second plan face à l'ouragan médiatique déclenché mercredi, il n'en reste pas moins que les discussions se poursuivent en coulisses afin de sortir de l'impasse, faute de quoi la résolution 15.1 sera soumise au vote des 209 membres du Congrès.
"Seule la Palestine peut retirer la demande de suspension d'Israël de l'ordre du jour", a expliqué un porte-parole de la Fifa. "Il faut ensuite 75% des voix au congrès pour suspendre Israël".
- La peur du précédent -
Dans ce cadre, la Fédération israélienne a appelé jeudi les membres de l'UEFA à la rescousse.
"Je crois encore que nous pouvons trouver une solution. Mais, si ce n'est pas possible, j'attends de vous, membres de l'UEFA, que vous soyez à nos côtés", a dit Ofer Eini, lors d'une réunion des fédérations européennes jeudi à Zurich, selon des propos rapportés par ses services.
"Ne permettez pas que qui que ce soit siffle la fin du match", a-t-il lancé.
Pour éviter d'en arriver là, le président Blatter n'a pas ménagé ses efforts. Il s'est ainsi rendu il y a dix jours en Israël et en Palestine, pour y rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Il n'a cependant pas réussi à convaincre les Palestiniens qui ont rejeté aussi l'une de ses idées, acceptée, selon lui, par M. Netanyahu: un match de la paix entre les deux sélections.
La Palestine dénonce "le comportement raciste d'Israël à l'encontre des Arabes", et la création de "cinq clubs dans des colonies implantées sur les terres occupées depuis 1967, clubs qui participent aux championnats nationaux israéliens en violation du droit international".
Les Israéliens crient de leur côté à la politisation du football, ils assurent sévir contre le racisme et aider les Palestiniens autant que possible. Le football palestinien livre ce combat en même temps que l'autorité politique palestinienne mène une vaste offensive diplomatique et judiciaire contre Israël à l'ONU et devant la Cour pénale internationale.
La Palestine est membre à part entière de la Fifa depuis 1998 alors qu'elle a seulement obtenu le statut d'Etat observateur à l'ONU en 2012.
M. Blatter, qui estime qu'Israël "ne peut être suspendue car elle n'a pas violé les statuts de la Fifa", a clairement signifié que, selon lui, la Fifa devrait rester à l'écart. Il s'est inquiété d'un "dangereux précédent" qui donnerait des idées à l'Ukraine par exemple contre la Russie.