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La Fédération anglaise de football (FA) a "suspendu son soutien à Michel Platini " en tant que candidat à la présidence de la Fifa, et ce "jusqu'à la fin des procédures judiciaires" en cours, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
C'est la première fédération européenne, de surcroît de poids, à retirer officiellement son soutien au président de l'UEFA dans la course à la succession de Joseph Blatter à la tête de la Fifa. Jeudi, Platini avait pourtant reçu le soutien "unanime" des 54 fédérations européennes, qui avaient demandé pour lui un "procès juste" d'ici la mi-novembre au plus tard.
La Fédération anglaise se réserve désormais le droit "de décider qui soutenir pour l'élection présidentielle du 26 février 2016" à la Fifa, le président de l'UEFA ou un autre candidat.
Selon le communiqué, "la FA a pris connaissance de nouvelles informations jeudi (lors de la réunion des 54 fédérations européennes, ndlr) de la part des avocats de M. Platini" sur le paiement controversé de 1,8 million d'euros reçu par le Français en 2011, pour des travaux effectués auprès de Blatter entre 1999 et 2002.
"On nous a précisé que l'information devait rester confidentielle et nous ne pouvons pour cette raison entrer dans les détails, explique la Fédération anglaise. Ayant appris cette information, la direction de la FA a conclu vendredi matin qu'elle devait suspendre son soutien à la candidature de M. Platini pour la présidence de la Fifa jusqu'à la fin des procédures judiciaires et une clarification".
Suspendu pour 90 jours il y a une semaine par la commission d'éthique de la Fifa pour un paiement de 1,8 million d'euros reçu de Blatter en 2011, soit 9 ans après la fin de sa mission de conseiller pour le Suisse, Platini se trouve désormais engagé dans une course contre la montre.
Le Français a saisi la chambre des recours de la Fifa et pourra en cas de décision défavorable saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS), lequel pourrait trancher selon une procédure d'urgence.
- Plan B -
Au-delà de la volonté de l'UEFA d'afficher une unanimité jeudi, un plan B était envisagé au cas où l'ex-capitaine de l'équipe de France serait déclaré inéligible. "C'est une question qui sera discutée par les représentants de l'UEFA avec les membres d'autres confédérations et nous verrons si un autre candidat d'une autre confédération ou si un autre candidat européen émerge", avait avancé le secrétaire général de l'UEFA, Gianni Infantino, jeudi en conférence de presse.
Michael van Praag, président à poigne de la Fédération néerlandaise, qui s'était retiré de la course à la présidence de la Fifa peu avant la dernière élection en mai, apparaît pour beaucoup en Europe comme le candidat de remplacement idéal, comme l'a suggéré Lennart Johansson, ex-patron de l'UEFA, dans la presse allemande mercredi.
Dans un entretien paru jeudi matin dans l'hebdomadaire allemand Die Zeit, le président de la Fédération allemande (DFB), Wolfgang Niersbach, avait déjà ébréché l'union sacrée autour du Français en déclarant que si le "cas Platini" entraînait l'UEFA dans le scandale de la Fifa, ce serait "fatal". "On doit éviter cela de toutes nos forces. On doit protéger l'UEFA", avait-il souligné.
Alors que la France soutenait jusque là coûte que coûte son poulain, le ministre des Sports Patrick Kanner a lâché "en off" d'après le site L'Opinion: "Si Platini n'est pas sûr de pouvoir s'exonérer des soupçons, il faut arrêter les frais."