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Depuis 1998, l'élection présidentielle à la Fifa est souvent agitée par polémiques et affaires en tout genre, mais Joseph Blatter l'a emporté à chaque fois et reste favori pour un 5e mandat vendredi à Zurich. Le Prince Ali, 39 ans, un de ses vice-présidents, est seul candidat contre lui.
1998 - Blatter N.1, aidé par Platini
Certaines archives télé font sourire aujourd'hui: Blatter, entré à la Fifa en 1975 et devenu secrétaire général (N.2) en 1981, vante sa jeunesse (62 ans à l'époque) face à son adversaire suédois Lennart Johansson, alors président de l'UEFA et âgé de 68 ans.
Le Suisse devient le 8e président de la Fifa lors d'un scrutin à Paris le 8 juin 1998. Il a été épaulé par un grand nom du foot, Michel Platini . Aujourd'hui, ce dernier, devenu président de l'UEFA en 2007, s'oppose à une réélection de son ancien allié "Sepp" Blatter.
Très ému au moment du sacre, Blatter, après avoir trébuché, enlace alors sa fille Corinne, sa principale collaboratrice pendant sa campagne. Johansson s'est retiré juste avant le second tour après avoir été battu au premier (111 voix contre 80).
Blatter succède au Brésilien Joao Havelange (82 ans), qui ne se représentait pas après 24 ans de présidence.
2002 - En plein "Blattergate"
Accusé d'indélicatesses financières et de comportement dictatorial, ce qu'on appelle à l'époque le "Blattergate", le président en exercice, 66 ans, se joue des critiques en se faisant triomphalement réélire le 29 mai à Séoul.
Il lui suffit d'un seul tour de scrutin (139 voix contre 56) pour battre son concurrent, le Camerounais Issa Hayatou, 55 ans, président de la Confédération africaine (CAF).
Dès sa victoire proclamée, Blatter lance un vibrant appel à restaurer l'unité de la "famille du football" après une campagne électorale qu'un de ses partisans avait qualifié de "sale guerre".
2007 - Seul au monde
Cette fois, le 31 mai 2007 à Zurich (la périodicité électorale a changé pour ne pas coïncider avec un Mondial), personne n'a osé contester son pouvoir. C'est par un véritable plébiscite, sans vote et par acclamation, que Blatter est reconduit à son poste. Une façon pour le dirigeant de 71 ans de clore en beauté les festivités débutées par l'inauguration en grande pompe du luxueux siège de son organisation à Zurich.
La page des tourments de 2002 semble alors tournée et Blatter peut désormais s'atteler à ce qui sera le point culminant de son troisième mandat, le Mondial-2010 en Afrique du Sud, le premier sur le continent africain.
2011 - Dans la tempête
La petite phrase est restée dans les mémoires. "La crise ? Quelle crise ?" lance par bravade Blatter devant la presse, deux jours avant l'élection du 1er juin 2011 à Zurich.
L'instance du football mondial est pourtant au coeur d'une tempête incroyable depuis une semaine, cernée par les accusations de corruption et minée par des enquêtes internes.
Les soupçons de pots de vin autour de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar connaissent un pic. Et le président de la Confédération asiatique, Mohammed Bin Hammam, seul adversaire de Blatter, a été contraint de se retirer quelques jours avant l'élection, suspendu pour des achats de voix dans sa campagne. Le Qatari de 62 ans sera quelques temps après radié à vie du monde du foot.
La veille de l'élection, Blatter use d'une métaphore dont il ne se sépare plus, celle du "capitaine qui ne quitte pas le navire dans les eaux agitées". Et, spectacle hallucinant, Grace Jones, en guêpière et masque de carnaval vénitien, ouvre ensuite la cérémonie d'ouverture nocturne du congrès en chantant "La vie en rose".
Seul candidat, Blatter demande toutefois un vote un lendemain et récolte 186 voix sur 203 suffrages exprimés. A 75 ans il promet alors que c'est son dernier mandat...