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Sept cents ballons offerts, un centre technique national et un QG neuf n'ont pas fait de la Zambie la perle du foot mondial: mais ils ont aidé à la réélection de Blatter à la tête de la Fifa en lui assurant le soutien indéfectible des dirigeants locaux, si ce n'est celui des supporters.
Les dirigeants de la petite Fédération zambienne continuent de vouer un soutien indéfectible à un seul homme, le Suisse Sepp Blatter. Et qu'importe le scandale de corruption supposée qui a entaché la réélection du Valaisan de 79 ans à la tête de la Fédération internationale de football (Fifa).
Qu'importe aussi les commentaires désabusés des joueurs amateurs locaux ou du club de supporteurs de Lusaka: pour Boniface Mwamelo, vice-président du football zambien (FAZ), Blatter reste la mascotte du continent africain.
"Pour nous Zambiens, il a fait beaucoup, et pas seulement en Zambie, mais aussi dans la plupart du reste de l'Afrique", a affirmé ce dirigeant à l'AFP.
De fait, c'est en grande partie grâce à cette générosité envers beaucoup de petites fédérations dont il s'est ainsi assuré l'appui que Blatter a été réélu pour un 5e mandat, avec l'immense majorité des voix de l'Afrique et de l'Asie.
"C'est la démocratie et les gens doivent accepter le résultat, qu'ils aiment Blatter ou qu'ils ne l'aiment pas", ajoute M. Mwamelo.
- 'Boulets de cuivre' -
La Zambie, qui émarge seulement à la 60e place du classement mondial, malgré son titre de champion d'Afrique 2012, est le bénéficiaire type du Programme Goal lancé par la Fifa en 1999, avec plus d'un millier de projets à son actif, surtout dans des pays en développement.
Les équipements financés à Lusaka par la Fifa sont certes de mauvaise facture, mal entretenus et peu utilisés. Mais pour les responsables du foot zambien, ils témoignent de la capacité de Blatter à redistribuer la manne du foot.
Sur la page zambienne du site de la Fifa, une photo de 2010 montre ainsi Blatter posant sur le chantier du futur centre technique régional de Kitwe, près de Livingstone (sud). Entre les mains d'un ouvrier, une pancarte: "Sepp Blatter: le seul homme qui répond aux problèmes des Africains".
"Même si on retire les trucs négatifs contre lui, il laissera quand même le souvenir d'un homme ayant fait beaucoup pour l'Afrique et la Zambie est l'un des bénéficiaires de ce bon travail", poursuit M. Mwamelo.
Financé par la Fifa pour 800.000 dollars, le Centre technique national (NTC) construit dans les années 2000, près du centre-ville de Lusaka, compte 23 chambres, une salle de restaurant et une cuisine.
Conçu pour inspirer des vocations, faire émerger des talents et permettre aux "Boulets de cuivre" ou "Chipolopolos" --l'équipe nationale-- de s'entraîner, le lieu est déjà passablement décrépit et rarement utilisé.
- 'Il a fait son temps' -
"Il n'y a rien ici qui puisse encourager les Zambiens ou n'importe quel Africain à voter Blatter", marmonne Sylvester Mwale, un joueur amateur venu à l'entraînement sur le complexe olympique adjacent.
"Regardez, si l'équipe nationale ne joue pas, il ne se passe rien. Occasionnellement, la fédération loue le centre à un club en déplacement", dit-il.
"Le NTC, c'est pas grand chose, ça vaut pas un vote", renchérit un autre jeune joueur, Meebelo Mooya, 13 ans, en enfilant un maillot rouge rayé pour un match organisé par son école sur le site olympique.
En 2001, la Fifa a aussi bâti pour 555.000 dollars le siège de la fédération zambienne, et elle a offert 700 ballons de la marque Adidas entre 2003 et 2010.
"Dès qu'on pense à la Fifa ici, le seul nom qui vient en tête est celui de Blatter", confirme Peter Makembo, le président de l'association des supporters Zambia Soccer Fans Association: "Il a fait beaucoup pour l'Afrique, et la Zambie en particulier, mais il a vraiment fait plus que son temps".
"Même ce qu'il a fait, la construction du QG de la fédération ou le centre technique, ce n'est pas assez pour qu'il reste", lâche-t-il.