Happy Birthday : |
Sepp Blatter, très attendu pour sa première prise de parole après la mise à l'écart de son bras droit, Jérôme Valcke, risque bien de voler la vedette aux autres points de l'agenda du comité exécutif de la Fifa, jeudi et vendredi à Zurich.
Le séisme déclenché en mai dernier avec l'arrestation à Zurich, à la demande de la justice américaine, de hauts responsables du foot mondial soupçonnés d'avoir touché des pots de vin pendant des années, n'en finit plus de connaître des répliques.
Jeudi dernier, c'était au tour de Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fédération internationale, d'être rattrapé par le scandale, débarqué brutalement sur des allégations relayées par des médias britanniques.
Déjà mis en cause en juin par la presse à propos d'un transfert suspect de 10 millions de dollars entre l'Afrique du Sud et les Caraïbes, le Français est accusé cette fois d'être impliqué dans un système de revente massive de billets au marché noir lors du Mondial-2014. La commission d'éthique de la Fifa s'en est saisie.
M. Valcke a nié "vigoureusement", évoquant des "allégations fabriquées". Mais l'éviction du Français n'a fait qu'ajouter à l'atmosphère de suspicion qui entoure la fin de règne de Sepp Blatter, 79 ans dont 17 ans à la présidence et qui quittera son poste le 26 février lors d'un congrès extraordinaire à Zurich où son successeur sera élu.
Avec cette éviction, la 2e pour Valcke, déjà congédié de la Fifa en 2006 après l'affaire Visa/Mastercard, M. Blatter voudrait donner des gages de bonne volonté à la justice, selon d'anciens cadres de la Fifa interrogés par l'AFP.
- 'Appartements dans les Alpes suisses' -
C'est le secrétaire général adjoint, l'Allemand Markus Kattner, directeur financier depuis 2003, qui a pris le relais et supervisera cette réunion du gouvernement du football mondial.
Le comité exécutif qui s'ouvre jeudi à 14h00 française et sera ponctué vendredi à 14h00 d'une conférence de presse à laquelle Sepp Blatter, qui ne s'est pas encore exprimé depuis la mise à l'écart de son bras-droit, a confirmé sa présence. Une prise de parole qui constitue l'évènement.
A l'agenda de ce comité exécutif figure également "un point sur les enquêtes en cours menées par la justice américaine et suisse", visant des faits de corruption.
Lundi dernier à Zurich, lors d'une conférence de presse commune, la ministre américaine de la justice Loretta Lynch et le procureur suisse Michael Lauber, ont indiqué que les enquêtes distinctes avançaient vite mais qu'elles seraient longues.
M. Lauber a révélé que des actifs financiers avaient été saisis, "y compris des appartements dans les Alpes suisses". Mme Lynch a elle annoncé disposer d'éléments pour "pouvoir inculper d'autres personnes et d'autres organisations", au-delà des 14 personnes déjà mises en examen.
- Mandats enfin limités ? -
Les 25 membres du comité exécutif, dont Michel Platini , un des vice-présidents de la Fifa et favori pour succéder à M. Blatter, auront également droit à un premier point d'étape sur le travail confié à la commission des réformes de la Fifa, dirigée par l'avocat suisse François Carrard.
Parmi les réformes qui pourraient être soumises à l'approbation du congrès en février prochain figurent une limitation du cumul des mandats du président, un renforcement du contrôle de probité des membres du comité exécutif ou encore des mesures visant à limiter le poids des confédérations et à plus de transparence dans les rémunérations.
Un état d'avancement des Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar sera également présenté.
Pendant ce temps, la justice suisse continue d'autoriser l'extradition vers les Etats-Unis des hauts responsables arrêtés fin mai. Ce mercredi, c'était le tour de Rafael Esquivel 69 ans, président de la fédération vénézuélienne de football depuis 1988.
La justice suisse avait déjà donné jeudi dernier son accord à l'extradition d'un ancien haut cadre de l'instance mondiale arrêté fin mai, Eugenio Figueredo, alors même que celui-ci y était opposé. Un autre responsable arrêté fin mai, Jeffrey Webb, avait déjà été extradé en juillet, mais lui avait accepté la procédure.