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© AFP/Peter Kohalmi
Le président de la Fifa, Joseph Blatter (g), et Michel Platini
, président de l'UEFA, lors d'un congrès à Budapest, en mai 2012
A deux ans de l'élection à la présidence de la Fifa, il règne une drôle d'ambiance, avec critiques et réponses par voie de presse, entre Joseph Blatter, patron du foot mondial dans son dernier mandat, et Michel Platini , président de l'UEFA, que beaucoup voient lui succéder.
Ce jeudi, Platini a ainsi longuement répondu dans L'Equipe à Blatter qui a multiplié dernièrement les critiques dans la presse. Drôle d'ambiance alors que les deux hommes devaient le jour même participer à une réunion du comité exécutif de la Fifa à Zurich...
Les remarques les plus virulentes du président de la Fifa ont porté sur l'Euro-2020 qui se disputera dans 13 villes de pays différents. Dès que Platini a émis cette idée, M. Blatter a dégainé, comme dans un entretien à l'AFP le 31 août dernier: "Je ne vois pas où est le rationnel là dedans".
Et de déclarer déjà à l'AFP à l'époque: "Feu le colonel Kadhafi, au moment de la Coupe du monde en Afrique m'avait proposé quelque chose de semblable". La référence à Khadafi a été régulièrement utilisée depuis, comme dernièrement quand Blatter s'est exprimé dans le magazine allemand Kicker.
"Peut-être le président de l'UEFA que l'on pense viser"
"A l'UEFA, tous les grands projets sont le fruit d'un dialogue approfondi et d'une décision collective. Je ne suis pas sûr que cela corresponde aux pratiques du colonel Khadafi", rétorque Platini dans L'Equipe.
"A mon sens, la décision de Michel (Platini) d'éparpiller l'Euro dans plusieurs pays n'est pas bonne. Ce n'est pas pour autant que je m'en prends à l'homme", indiquait aussi Blatter à l'AFP, en marge d'une réunion du Comité médical de la Fifa le 15 mars.
L'ancien capitaine des Bleus y voit pourtant une attaque ciblée sur lui, comme il le dit dans L'Equipe: "En attaquant l'Euro-2020, c'est peut-être le président de l'UEFA que l'on pense viser, mais c'est au final 52 des 53 fédérations européennes (une seule a voté contre le projet Euro-2020) qui sont attaquées".
Dans le quotidien espagnol AS récemment, Blatter a également présenté Platini comme isolé sur la question de la technologie sur la ligne de but, que le dirigeant de l'UEFA refuse.
"La Fédération écossaise, pourtant plutôt favorable, vient de dire qu'elle n'avait pas les moyens", rétorque l'ancien joueur de la Juve dans L'Equipe.
© AFP/Fabrice Coffrini
Le président de l'UEFA, Michel Platini
, le 6 décembre 2012 à Lausanne
"Méconnaissance totale du dossier"
Platini dénonce "un système que seuls les plus grands championnats européens pourront s'offrir", évaluant à 54 millions d'euros sur cinq ans ce qu'il en coûterait pour la Ligue des champions et l'Europa League.
Le Français, fervent partisan de l'arbitrage à cinq, se plaint d'une "méconnaissance totale du dossier" après l'entretien de Blatter dans AS, ajoutant qu'il "est dommage de transformer cette question cruciale en débat de personnes".
En 2015, la succession de Blatter, patron de la Fifa depuis 1998, sera ouverte. Et pour l'heure aucun candidat ne s'est déclaré. "Je ne sais pas ce que je ferai. J'y réfléchis depuis longtemps car tout le monde me pose la question", a assuré Platini dans le magazine allemand Kicker ce jeudi.
"Je n'ai pas décidé que je serai candidat et je n'ai pas décidé que je ne serai pas candidat", expliquait à l'AFP en décembre 2012 Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, dont le discours ressemble pourtant furieusement à celui d'un candidat.
Jérôme Valcke, actuel secrétaire général de la Fifa, très critique lui aussi envers l'Euro-2020, déclarait lui le 28 février dans L'Equipe que "les gens parlent beaucoup, parfois en mon nom" mais qu'il n'avait "jamais fait de déclaration pour dire que j'étais candidat".