Happy Birthday : |
Stop ou encore pour Blatter à la tête du football mondial ? Le Suisse pourrait être poussé vers la sortie par la commission d'éthique de la Fifa cette semaine, et celle-ci pourrait faire une autre victime avec Platini, ébranlé par un versement suspect de 2 millions de francs suisses reçu du Valaisan.
Officiellement, la commission n'a pas confirmé avoir été saisie: "La commission d'éthique a un calendrier établi, mais il n'est pas public", a répété Andreas Bantel, son porte-parole, dimanche soir à l'AFP, refusant "de confirmer ou d'infirmer" les informations concordantes de nombreux médias en Europe. Le règlement de la commission d'éthique est clair: l'article 36 lui interdit de dire si une enquête est ouverte, et de donner les identités des personnes visées.
Mais M. Bantel d'expliquer à l'AFP que "si il y a un soupçon initial, la chambre d'investigation de la commission lance une procédure formelle", et que "ces règles s'appliquent à toutes personnes du monde du football, quels que soient leurs noms ou leurs fonctions".
Ce "soupçon" pourrait-il être basé sur ce "paiement déloyal" de Sepp Blatter à Michel Platini épinglé vendredi par le ministère public suisse, un versement exécuté en février 2011, "prétendûment pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002"? Sans doute.
Une certitude: cette même commission d'éthique n'avait pas lambiné en mai, mettant à peine 24 heures pour suspendre tous les hauts dirigeants de la Fifa interpellés le 27 au matin à Zurich à la demande de la justice américaine, sur fond de soupçons de corruption.
- Hayatou intérimaire pressenti -
Visé par une procédure pénale suisse pour "soupçon de gestion déloyale" et "abus de confiance", M. Blatter semble menacé. Car il y a ce versement suspect à M. Platini, mais aussi ce "contrat défavorable à la Fifa" signé en 2005 avec Jack Warner, le président de l'Union caribéenne de football, sur les droits de retransmission télévisés locaux des Mondiaux 2010 et 2014.
Après instruction de l'affaire par sa chambre d'investigation, la commission d'éthique de la Fifa devra prendre une décision, via sa chambre de jugement.
En cas de suspension de M. Blatter, ce serait donc la porte de sortie pour le Valaisan de 79 ans, après 17 ans passés à la tête de la Fifa. Démissionnaire depuis le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un cinquième mandat à la tête de la Fifa, il ne pourrait plus gérer les affaires courantes comme il entendait le faire, jusqu'à l'élection de son successeur, prévue le 26 février.
En tant que vice-président senior de la Fifa, ce serait alors au Camerounais Issa Hayatou, 69 ans, de prendre les rênes.
- L'hypothèse Zwanziger -
Seulement entendu comme témoin par la justice suisse vendredi, au sujet de ces deux millions de francs suisses (1,8 million d'euros) reçus de M. Blatter, Michel Platini pourrait-il aussi être sanctionné par la commission d'éthique ? C'est l'opinion de cet ancien haut cadre de la Fifa qui avait affirmé dès vendredi à l'AFP que le président de l'UEFA "aura du mal à se relever de cette mise en cause" et qu'il pourrait être déclaré "inéligible" au scrutin du 26 février.
La saisine de la chambre d'investigation ne vaut pas inéluctablement sanction, avait cependant tempéré cette même source: même si une enquête est ouverte, une suspension "n'est pas automatique, ni pour Blatter ni pour Platini".
Quelle que soit la décision de la commission d'éthique, une autre solution a été envisagée dimanche pour la Fifa, avec la nomination d'un président intérimaire, pour une durée de deux ans, le temps de solder la crise actuelle. "Quelqu'un qui n'ait pas grandi dans ce système, qui n'ait pas profité de ce système", a précisé Mark Pieth, professeur de droit pénal à Bâle (Suisse) et président de la commission indépendante de la Fifa sur la gouvernance (IGC) de 2011 à 2013.
Et M. Pieth de suggérer à la chaîne de télévision suisse SRF le nom de Theo Zwanziger, l'ancien patron de la Fédération allemande, 70 ans, adversaire déclaré du Mondial 2022 au Qatar.