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L'avocat suisse François Carrard, qui préside la commission des réformes de la Fifa dont la création avait été annoncée en juillet par Joseph Blatter, a estimé dimanche que le président de l'instance mondiale du football était "injustement traité".
"Il y a quelque chose d'injuste dans la manière dont on le (Joseph Blatter) traite. Je le dis en toute indépendance. On est en train de le brûler. Il a certes commis des erreurs, mais il a aussi apporté des éléments positifs", a estimé M. Carrard dans un entretien publié par l'hebdomadaire suisse Le Matin Dimanche.
"Cet homme est injustement traité", a-t-il martelé.
"Et si l'on parle de corruption... j'ai sur ma table toute la procédure américaine. Dans l'acte d'accusation, il n'y a pas un mot contre lui. Rien. Aujourd'hui, je n'ai pas connaissance de l'amorce d'un indice de corruption de Blatter", a ajouté celui qui avait déjà été appelé à la rescousse par le Comité international olympique (CIO) en 2000, après le scandale concernant l'attribution des jeux Olympiques d'hiver à Salt Lake City (2002).
La mise en place de la commission des réformes avait été annoncée le 20 juillet par le président démissionnaire de la Fifa Sepp Blatter, et les propositions de réformes seront soumises au congrès extraordinaire électif du 26 février 2016 à Zurich, lors duquel sera élu son successeur.
Comme l'explique M. Carrard, cette commission est composée de 12 membres (en plus de son président), chacune des six confédérations composant la Fifa (CAF, Concacaf, Conmebol, OFC, AFC, UEFA) en nommant deux.
M. Carrard désignera par ailleurs un conseil consultatif indépendant formé de 5 personnalités - dont deux seront "choisies en commun" avec les sponsors, explique-t-il au Matin Dimanche - et qui "ne sera pas sollicité avant fin octobre", alors que la commission des réformes se réunira pour la première fois les 2 et 3 septembre à Berne.
Les pistes de réformes envisagées sont la limitation du cumul de mandats (Blatter est lui-même en poste depuis 1998, son 5e mandat) et un contrôle plus poussé de la probité des membres du comité exécutif de la Fifa.
"La Fifa a pris des coups majeurs, elle est en crise profonde et je crois que tous ses membres ont pris conscience que des mesures drastiques sont nécessaires", a affirmé M. Carrard.
Il estime toutefois que "ce n'est pas réaliste" d'imaginer reconstruire la Fifa de zéro. "Je suis un homme du sport international qui souhaite que les organisations soient bien gérées. Je n'ai pas la moindre envie de mettre une bombe. J'ai plutôt envie de les désamorcer", a-t-il assuré.
"Il faut savoir faire de la +realpolitik+", a-t-il dit.