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En pleine polémique avec Michel Platini , le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter a pris de la hauteur, samedi à Ulrichen, dans son Haut-Valais natal, lors d'un tournoi qui porte son nom, où le président de l'UEFA "était invité mais n'est pas venu".
Dans un décor bucolique, au pied des montagnes et au milieu de ses amis de longue date, M. Blatter avait consenti à donner un point-presse. La consigne donnée aux journalistes était cependant claire: "M. Blatter n'est pas là en tant que président de la Fifa."
Pourtant, ce dernier, malgré quelques coquetteries, n'a pas trop esquivé.
Platini? "Il était invité mais il n'est pas venu", a assuré le Valaisan, qui le 26 février prochain rendra son tablier de président de la Fifa, après 40 ans dans la maison.
Selon M. Blatter, Michel Platini qui par le passé a plusieurs fois assisté à ce tournoi réunissant d'anciennes gloires du football suisse, était retenu par une fête donnée à Bâle à l'occasion des 70 ans de l'Anglais Geoff Thompson, ancien vice-président de la Fifa.
Entre Blatter et Platini qui ont longtemps collaboré, la tension est désormais très vive. Avant la réélection de son ex-mentor en mai, Platini l'avait appelé à s'en aller, car "assez, c'est assez".
Le week-end dernier, la tension est encore montée d'un cran, M. Blatter affirmant dans la presse que Platini aurait évoqué devant son frère la prison pour le dissuader d'être candidat à sa réélection.
Le lendemain, le journal Welt am Sonntag rapportait que M. Blatter aurait commandé un article très négatif sur Platini, portrait que l'instance mondiale a transmis à diverses rédactions.
-'Le foot rend fou'-
Interrogé samedi sur la candidature de Platini à sa succession, M. Blatter a préféré ne pas entrer "dans ces considérations jusqu'à ce que la situation soit claire". "Sinon on dira que je veux entrer dans la lutte autour de la présidence", a-t-il estimé.
L'élection à la présidence de la Fifa est prévue en février à Zurich. Outre Platini, sont également candidats, à l'heure actuelle, le Sud-coréen Chung Mong-joon, le président de la Fédération du Libéria Musa Bility ainsi que l'ancienne star du football brésilien Zico.
Avant de rejoindre ses amis Jean-Paul Brigger, ex-international suisse et cadre de la Fifa en charge des questions techniques, Walter Gagg, lui aussi ancien joueur et collaborateur fidèle ou encore sa fille Corinne, "ma seule amie", Blatter a répété quelques autres vérités à lui.
"Les Français l'ont bien dit un jour: +Le foot rend fada+, le foot rend fou, et c'est vrai", a-t-il ainsi lancé.
Joao Havelange, prédécesseur brésilien de M. Blatter, "m'a dit: +Tu as créé un monstre.+", a-t-il continué. "Mais ce n'est pas vrai. Le foot n'est plus seulement un jeu, il l'a dépassé, il est devenu une économie".
-Une nouvelle enquête-
"Seulement sur le terrain de jeu, on a des limites, un arbitre. Mais en dehors, on n'a plus de limites, plus d'arbitre. Il n'y a personne pour distribuer des cartons jaunes ou rouges", a-t-il ajouté, alors que chaque jour apporte un nouvel épisode dans le feuilleton judiciaire qui balaie la Fifa.
Ainsi, samedi, la presse a rapporté que la justice suisse enquête, dans le cadre du scandale de corruption autour de la Fifa, sur l'ancien président de la Confédération sud-américaine (Conmebol), le Paraguayen Nicolas Leoz Almiron, 86 ans.
Des réformes de la Fifa, nécessaires pour qu'elle retrouve sa crédibilité, seront proposées lors du prochain congrès électif, à l'issue d'un travail mené par une commission présidée par le Suisse François Carrard, ex-directeur général du Comité international olympique (CIO).
"La première réunion de la commission est prévue le 2 septembre, attendons de voir ce qu'il en ressortira", a conclu Blatter.
Avant d'aller recevoir un cadeau plutôt encombrant: une vache noire du nom de "Colombo"... comme l'inspecteur de la police de la série télévisée.