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Les nuages s'accumulent sur les principaux candidats à la tête de la Fifa et assombrissent un processus électoral marqué par les affaires: la menace d'une lourde suspension compromet la candidature de Chung Mong-joon à la succession de Joseph Blatter, dix jours après l'audition de Michel Platini par la justice.
Le Sud-Coréen a confirmé mardi des informations qui avaient fuité dans la presse: la commission d'éthique de la Fifa enquête bien sur son compte dans le cadre de l'attribution du Mondial-2022. Et il affirme que la commission a recommandé contre lui une interdiction de toute activité dans le football pendant 15 ans, plus quatre ans supplémentaires pour avoir diffamé la commission. Soit une suspension théorique de 19 ans au total.
"Ils sont en train de saboter non seulement ma candidature, mais aussi toute l'élection et la Fifa elle-même", a protesté l'ancien vice-président de la Fifa lors d'une conférence de presse à Séoul.
Dans son viseur, le Suisse Joseph Blatter, auquel une inimitié l'oppose de longue date. "On dit que la commission d'éthique est le tueur à gages de M. Blatter. (La commission) ne l'attaque jamais mais s'en prend seulement à ceux qui tiennent tête à M. Blatter", a-t-il martelé.
"Je suis déçu mais pas surpris, a ajouté M. Chung. Depuis le début, il est clair que la commission d'éthique a entrepris cette soi-disant enquête pour m'empêcher de me présenter (...) L'élection est menacée de se transformer en farce".
- Fifa: 'pas de commentaire' -
La Fifa, interrogée par l'AFP, n'a pas souhaité apporter de commentaire, renvoyant vers la commission d'éthique. Qui n'a pas non plus fait de commentaire.
Le milliardaire sud-coréen, membre de la famille propriétaire du géant Hyundai, est soupçonné d'avoir tenté fin 2010 de faire pencher le vote pour l'attribution du Mondial 2022 en faveur de la Corée du Sud, alors candidate.
Dans une lettre datant d'octobre 2010, Chung a proposé aux membres du Comité exécutif de la Fifa la création d'un fonds international pour le football (GFF) et la participation de la Corée du Sud à divers projets de soutien dans le monde, à hauteur de 777 millions de dollars jusque 2022.
"Aucune somme d'argent n'a été versée ni de faveurs personnelles distribuées en relation avec le GFF", s'est-il défendu mardi.
Une chose est sûre, la commission d'éthique ne chôme pas en ce moment. Et elle dispose d'éléments pour enquêter sur les cas de Blatter et de Platini après l'ouverture d'une procédure pénale contre le premier et l'audition du second par la justice suisse pour un versement de 2 M CHF reçu du président de la Fifa.
"S'il y a un soupçon initial, la chambre d'instruction de la commission lance une procédure formelle", avait indiqué à l'AFP il y a une semaine Andreas Bantel, son porte-parole.
- Beckenbauer vote Tokyo -
Tenue à la discrétion, la commission n'a certes pas confirmé l'ouverture d'une enquête. Mais Michel Platini a indiqué à l'AFP avoir pris l'initiative de contacter lui-même la commission pour s'expliquer.
Selon les informations recueillies par l'AFP, le Français, président de l'UEFA, n'avait toujours pas été entendu en début de semaine.
Or le temps presse. La date limite de dépôt officiel des candidatures à la présidence de la Fifa est fixée au 26 octobre, quatre mois avant l'élection le 26 février. La commission électorale devra alors se pencher sur chaque candidature et voir si les critères d'éligibilité (dont un critère d'éthique) sont respectés.
De plus, les candidats doivent dévoiler leur programme, ce que Platini n'a toujours pas fait.
Outre Chung et Platini, le prince jordanien Ali bin Al Hussein, l'ancienne star du football brésilien Zico et le président de la Fédération du Liberia, Mussa Bility, ont fait acte de candidature.
Un outsider pourrait se lancer dans la course: le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, nommé récemment à la tête du Comité de surveillance de la Fifa pour Israël et la Palestine.
"Tokyo serait une bonne solution (...), il a un profil différent, avec un passé politique, et connaît le monde du sport", a estimé mardi l'ex-légende allemande Franz Beckenbauer, ancien membre du comité exécutif de la Fifa.
ebe/pr/ol/dhe