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La crise à la Fifa, secouée par les scandales et les affaires, a provoqué une bousculade monstre au moment de déposer les candidatures à la présidentielle avant la date limite ce lundi à minuit, avec huit postulants.
. Infantino/Platini: Brutus et César
Le N.2 court-circuite le N.1: la rumeur courait et l'UEFA l'a confirmée. Le comité exécutif de la puissante confédération européenne, soit le gouvernement du foot européen, qui avait pourtant réitéré son soutien à Michel Platini dix jours plus tôt, appuie la candidature de Gianni Infantino à la présidence de la Fifa. Ce qui s'apparente à un lâchage du Français. Il faut dire que Platini, l'ex-favori, est aujourd'hui dans une situation inconfortable.
Bien que suspendu 90 jours jusqu'au 5 janvier, l'ex-meneur des Bleus a maintenu sa candidature en attendant la décision finale de la justice sportive. La commission électorale de la Fifa, qui n'étudiera pas sa candidature avant la levée de sa suspension, a toujours le pouvoir de l'invalider au regard du critère d'intégrité.
L'UEFA qui avait évoqué le 15 octobre "un plan B" pousse donc Infantino, alors que le nom de Michael van Praag, président de la Fédération néerlandaise de foot, était évoqué. Pour un bon connaisseur de l'instance européenne, "il est surprenant qu'aucun président d'une fédération européenne n'ait eu l'ambition de se lancer".
. Salman et Sexwale, deux poids lourds
Cheikh Salman, membre de la famille royale du Bahrein, président de la Confédération asiatique de football (AFC) depuis 2013, connaît bien la Fifa pour en occuper l'un des postes de vice-président. Agé de 49 ans, il avait auparavant soutenu Platini et il faudra voir si un axe Europe-Asie peut se dessiner avec Infantino. L'avocat italo-suisse pourrait-il devenir secrétaire général du Cheikh Salman ?
Le Bahreini traîne en tout cas de gros boulets: il fait l'objet de vives critiques de la part d'organisations de défense des Droits de l'Homme pour son rôle dans la répression du soulèvement démocratique de 2011, ce qui pourrait refroidir nombre de fédérations européennes.
Autre candidat important, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, est un ancien compagnon de prison de Nelson Mandela. L'homme d'affaires sud-africain, auréolé de son combat anti-apartheid, n'est pas issu du sérail du football. Ce qui peut représenter un atout tout comme un handicap, car ce sont les présidents des 209 fédérations membres qui élisent le président de la Fifa. Membre du comité d'organisation du Mondial-2010 dans son pays, il préside depuis 2015 le comité de surveillance de la Fifa pour Israël et la Palestine. Issa Hayatou, président par intérim de la Fifa et surtout patron tout puissant depuis 1987 de la Confédération africaine (CAF) ne verrait pas d'un très bon oeil l'arrivée d'un rival issu du même continent, selon des sources proches de la Fifa
. Quatre qui partent de loin
Les quatre mois qui restent avant le 26 février peuvent encore réserver beaucoup de surprises. Mais pour l'heure, les quatre autres candidats auront du mal à exister.
Le prince jordanien Ali, demi-frère du roi Abdallah et seul adversaire de Blatter le 29 mai, peut se vanter d'avoir mis le Suisse en ballottage au 1er tour avant de se retirer. Mais il avait eu à l'époque les votes de l'UEFA qui appuie désormais Infantino... sans plus dire un seul mot dans ses communiqués de Platini !
Le Français Jérôme Champagne qui a cette fois recueilli les parrainages nécessaires, a passé 11 ans à la Fifa (de 1999 à 2010) et estime que ce long bail "n'est pas un handicap". "Pour mener les réformes, il faut quelqu'un qui connaisse l'institution de l'intérieur", estime-t-il. Cet ancien diplomate, supporteur de l'AS Saint-Etienne et "socio" du FC Barcelone, longtemps en charge des relations internationales de la Fifa, connaît sur le bout des doigts chacune des 209 fédérations qui la composent.
David Nakhid, ex-capitaine de la sélection nationale de Trinité-et-Tobago, passé par les Grasshoppers Zurich, doit combler un net déficit de notoriété, tout comme le président de la Fédération du Libéria, Musa Bility.
Les postulants ont jusqu'à lundi soir minuit pour faire acte de candidature. En fin de soirée, le Suisse Michel Zen Ruffinen, ancien secrétaire général de la Fifa, qui avait la veille évoqué une "éventuelle" candidature, a finalement renoncé, tout en se disant disponible pour "contribuer à la renaissance de la Fifa".
Zico, ancienne gloire de la Seleçao, a toujours été honnête, avouant avoir du mal à réunir les cinq parrainages de fédérations affiliées à la Fifa nécessaires pour être candidat. Il a jeté l'éponge lundi soir.