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"Au début ce n'était qu'une attaque personnelle, c'était Platini contre moi, puis c'est devenu politique", a affirmé Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa, mercredi dans un entretien à l'agence russe Tass, au sujet de la crise à la tête du football mondial.
"(Platini) a commencé (à me critiquer) et ensuite c'est devenu politique. Et alors ce n'était plus Platini contre moi. C'était aussi ceux qui ont perdu (l'organisation) des Coupes du monde. Angleterre contre Russie (NDLR: le pays hôte du Mondial 2018), et les Etats-Unis qui ont perdu le Mondial (2022) face au Qatar", argumente le Suisse, démissionnaire de son poste de président de la Fifa le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un cinquième mandat.
"La Coupe du monde de football et le président de la Fifa ne sont qu'un ballon au milieu du jeu des grandes puissances", insiste le Valaisan de 79 ans, selon qui tout est parti de Michel Platini , le président de l'UEFA candidat à sa succession à la présidence de la Fifa.
Revenant sur 2010 et la désignation de la Russie et du Qatar pour organiser les Mondiaux 2018 et 2022, M. Blatter accuse ainsi une nouvelle fois le patron du football européen d'avoir fait volte-face.
- 'Merveilleux' Mondial en Russie -
"En 2010, nous avions pris une double décision, raconte-t-il: nous nous étions mis d'accord pour aller en Russie (...) Et en 2022, nous reviendrions aux Etats-Unis. Ainsi nous aurions les Coupes du monde dans les deux plus grandes puissances".
Mais, selon M. Blatter, tout a changé après "cette réunion entre (le président Nicolas) Sarkozy et le prince du Qatar (Tamim ben Hamad al Thani) qui dirige actuellement l'émirat", réunion suivie d'un déjeuner entre les deux dirigeants et Platini.
Après cela, "lors du vote à bulletins secrets (pour désigner le pays hôte du Mondial-2022), quatre voix européennes ont lâché les Etats-Unis et le résultat a été de 14 (voix) à 8 (pour le Qatar)", poursuit M. Blatter. Si ces quatre voix n'avaient pas basculé, "cela aurait été 12 à 10 (pour les Etats-Unis). Et si les Etats-Unis avaient reçu ce Mondial, nous ne parlerions aujourd'hui que de cette merveilleuse Coupe du monde 2018 en Russie, et nous ne parlerions d'aucun problème à la Fifa".
- Les Anglais 'mauvais perdants' -
Au sujet de ce Mondial 2018, les appels dans certains médias occidentaux et notamment britanniques à le retirer à la Russie ne seraient que des réactions de "mauvais perdants", toujours selon le dirigeant suisse. "En Angleterre, ils ont inventé ce jeu magnifique. Ils ont créé le fair-play. Mais (lors du vote) il n'y a eu qu'une voix pour l'Angleterre. Personne ne voulait de l'Angleterre", rappelle-t-il.
Et M. Blatter d'ironiser encore sur l'UEFA et Platini: "L'UEFA ne voulait pas de moi comme président (de la Fifa) (...) Mais ils n'ont pas réussi (...) j'ai été réélu", se félicite-t-il, accusant la Confédération européenne "d'être victime d'un virus anti-Fifa depuis des années".
"(Platini) voulait être président de la Fifa, mais il n'a pas eu le courage de se présenter (NDLR: à l'élection du 29 mai dernier). Et maintenant nous en sommes là! Et la victime de tout ça, finalement, c'est Platini", ironise Blatter.
M. Platini, suspendu 90 jours, tout comme M. Blatter, par la commission d'éthique de la Fifa pour un paiement controversé de 1,8 million d'euros du second au premier en février 2011, est en effet interdit de campagne. Et l'ancien capitaine de l'équipe de France, ex-grand favori à la succession de Blatter, est désormais dans une situation difficile en raison de cette sanction d'abord, mais aussi depuis la candidature, parmi les sept prétendants désormais officiels à la présidence de la Fifa, de son numéro 2 à l'UEFA, Gianni Infantino.