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Le président de la FFF, Noël le Graët, lors d'une conférence de presse à Paris, le 12 juillet 2016
Patron à poigne du foot français depuis le 18 juin 2011, sans réelle opposition, Noël le Graët, 74 ans, devrait annoncer vendredi qu'il brigue un nouveau mandat de quatre ans à l'élection pour la présidence de la Fédération française prévue le 18 mars 2017.
Le Breton a prévu de dévoiler ses intentions devant les familles du foot réunies dans un salon du Stade de France quelques heures avant France-Suède, match des éliminatoires au Mondial-2018. Tous les indices convergent vers une nouvelle candidature.
"Je me sens très jeune", a-t-il lancé à l'AFP mardi dans un grand sourire quand on lui a rappelé ses déclarations en mai 2014 ("C'est le dernier mandat. Il sera temps de laisser la place à des plus jeunes", avait-il alors confié sur RMC).
"Je pense qu'il va se représenter, c'est un secret de polichinelle aujourd'hui, même s'il ne l'a pas dit ouvertement, il le laisse entendre dans les médias, les commentaires, à la FFF... ça ne fait aucun doute", a lâché Jacques Rousselot, président de Nancy et membre du comité exécutif de la FFF sur France Bleu Lorraine Sud lundi soir.
Rousselot, qui fut pourtant très proche de "NLG", fait partie du camp des déçus: "Il m'avait semblé qu'il arrêtait, j'étais un peu dans la confidence puisque je devais lui succéder. Je suis très affecté par la situation".
- Ils "souhaitaient tous que je me représente" -
Interrogé par l'AFP mardi sur les déclarations de Rousselot, Le Graët a commenté: "Oui, mais c'est dommage. Les membres du +Comex+ souhaitaient tous que je me représente. J'ai eu des conversations avec Jacques, et au cas où je ne me représenterais pas, je lui ai dit que ce serait lui, c'est tout à fait vrai. Pour le moment, il faut qu'il vende son club (Nancy cherche à être racheté par des investisseurs chinois, mais les tractations tardent, NDLR), il est en transaction. On verra vendredi".
© AFP/FRANCK FIFE
Noël le Graët, avant une conférence de presse au centre du football de Clairefontaine, le 22 juin 2016
Pour l'heure, deux autres candidats se sont déclarés mais ils ne font pas le poids face à celui qui fut président de la Ligue professionnelle de 1991 à 2000 et vice-président de la "3F" à partir de 2005 avant d'être N1 en 2011 (pour un premier mandat de 18 mois imposé après le fiasco du Mondial-2010, avant d'être réélu pour quatre ans en décembre 2012).
François Ponthieu, qui fut notamment président de la DNCG, le gendarme financier du foot français pendant 12 ans, postule, mais n'avait recueilli que 13,20% des voix en décembre 2012 contre Le Graët.
Jean-Pierre Clavier, cofondateur du Conseil national des supporters de football (CNSF), s'est également lancé, uniquement pour appeler à plus de considération pour les fans dans les instances.
- Critiqué pour son soutien à Benzema -
Interrogé sur son bilan 2016 par l'AFP, Le Graët souligne: "L'équipe de France a fait un très beau parcours à l'Euro, finaliste c'est très bien. On était en quart de finale il y a deux ans à la Coupe du monde au Brésil, en finale là, la progression est importante".
La complicité entre l'ancien maire de Guingamp (PS) et Didier Deschamps est un axe fort de son mandat. "C'est un duo qui fonctionne bien, il y a rapport de confiance, a souligné jeudi le sélectionneur des Bleus. C'est une très bonne chose, en sélection comme en club, quand le binôme président-entraîneur fonctionne bien".
Le Graët fut aussi l'artisan du contrat avec Nike (2010-18), qui rapporte plus de 42 millions d'euros annuels à la Fédération. Un nouvel appel d'offres a été lancé pour 2018-26. "Actuellement je discute avec eux (les équipementiers, NDLR), je suis un peu le mieux placé", glisse habilement à l'AFP le fondateur d'un groupe agro-alimentaire dans les Côtes d'Armor.
A son débit, on lui reproche sa bienveillance à l'égard de Karim Benzema , mis en examen dans l'affaire de la sex-tape et qui avait reproché à Deschamps d'avoir cédé "à une partie raciste de la France" en l'écartant de l'Euro.
"Ça m'est égal, chacun prend ses responsabilités", réplique Le Graët à l'AFP, avant de conclure: "Je connais ce garçon bien mieux que tout ceux qui le critiquaient. Il a dit ça ("partie raciste"), mais bon, il le regrette cinq minutes après. Quand je vois tous les gens qui parlent tous les soirs à la télé, ils feraient mieux quelquefois de manger du chewing-gum ou de réfléchir".