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© AFP/Kenzo Tribouillard
Le président de la fédération française de football lors d'une conférence de presse le 29 octobre 2012 à Paris
Noël Le Graët, président de la fédération française de football, a annoncé lundi qu'il serait candidat à sa réélection lors du scrutin du 15 décembre et brigue donc un nouveau mandat qui ira jusqu'à fin 2016, après l'Euro organisé en France.
"Président de la fédération, c'est un poste intéressant et motivant mais difficile. J'ai pris ma décision après avoir mûrement réfléchi. Et c'est avec beaucoup de passion que j'ai souhaité rebâtir une liste", a déclaré M. Le Graët lors d'une conférence de presse.
"Tout le monde attend beaucoup des quatre années à venir. L'Euro, c'est demain", a-t-il ajouté, fixant ainsi l'horizon d'un mandat qui sera forcément marqué par le grand rendez-vous de 2016.
"Bon courage à celui qui se présentera face à lui dans 18 mois !", avait lancé Gervais Martel, alors président de Lens, après l'élection du Breton à la tête de la "3F" en juin 2011.
Ils seront finalement au moins deux, Christophe Bouchet (ancien président de l'Olympique de Marseille) et François Ponthieu (ancien président de la DNCG et ex-membre de l'ancien conseil fédéral), à relever le gant.
Eric Thomas, président de l'Association française de football amateur et déjà candidat il y a 16 mois (il avait obtenu 0,19% des voix) annoncera de son côté le 3 novembre s'il repart en campagne.
Discret dans les médias, Ponthieu avait dénoncé en juillet un fonctionnement "extrêmement hermétique" du comité exécutif, alors qu'entre Le Graët et Bouchet, la guerre des petites phrases a déjà commencé, l'ancien dirigeant de l'OM dénonçant notamment "l'improvisation totale" à la tête de la FFF, une maison qui, selon lui, "n'est pas tenue".
De fait, il ne fait guère de doute que le scrutin du 15 décembre tournera largement autour du bilan de Le Graët.
A son crédit, le Breton peut faire valoir une gestion plus vigoureuse et plus décidée que certains de ses prédécesseurs et la façon dont il a clos les dossiers des primes du Mondial, de la DTN et du licenciement de Domenech dès les premières semaines de son mandat.
Surtout, s'il a pris des risques en ne prolongeant pas le contrat de Laurent Blanc (avec qui il n'a jamais eu d'atomes crochus) avant l'Euro, il a su trouver en Didier Deschamps un remplaçant incontestable, le nul ramené d'Espagne le 16 octobre (1-1) validant définitivement ce choix.
Le Graët a su également prendre le train du football féminin et a réussi à mettre une place une relation apaisée avec la Ligue de football amateur (LFA) où il n'a pas que des admirateurs.
En revanche, même certains de ses proches lui reprochent de trop décider seul et sans concertation.
Il a pourtant cédé une fois aux demandes de la base en finissant par convoquer devant la commission de discipline Nasri, Mvila, Ménez et Ben Arfa pour leur comportement à l'Euro, alors qu'il avait initialement suggéré que leur "tirer les oreilles" suffirait.
Plus de deux ans après Knysna, les questions d'autorité et de comportement sont donc toujours ouvertes, comme l'a encore prouvé la récente virée nocturne des Espoirs.
Cela pèse sur la vie du football français, et même si Le Graët affirme que le nombre de licenciés est "stable", il n'est pas encore parvenu à totalement redresser la barre dans ce domaine.
Le 15 décembre, il partira favori mais les élections récentes de certains de ses opposants passés à la tête de ligues importantes - Fernand Duchaussoy dans le Nord et Jamel Sandjak à Paris - montrent que le scrutin n'est pas joué d'avance.