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Carles Puyol , homme d'une seule équipe, Barcelone, avec laquelle il a régné sur l'Europe en tant que capitaine, a annoncé mardi qu'il quitterait à la fin de saison le grand club catalan, ses problèmes au genou étant trop handicapants pour le haut niveau.
"A la fin de cette saison, je cesserai d'être joueur du FC Barcelone. Le club le sait et nous sommes tous d'accord, tant sur le fait que sur la manière", a déclaré le joueur lors d'une très brève allocution.
"Après les deux dernières opérations, cela me coûte beaucoup pour récupérer le niveau que j'exige de moi-même pour pouvoir continuer ici, plus que je ne croyais et plus que ce qu'avaient dit les chirurgiens. C'est pour cela que j'ai pris cette décision", a-t-il expliqué.
Mardi, le guerrier Puyol s'est donc pour une fois avoué vaincu, par ce genou droit qui ne le laisse plus en paix. Après un énième retour de blessure au mois d'octobre, il avait pourtant assuré que "le meilleur" était devant lui et qu'il comptait "en profiter".
"Cela me stupéfie qu'il ait une telle envie, comme s'il s'agissait d'un gamin qui s'apprête à débuter en première division", avait alors réagi son entraîneur "Tata" Martino.
Mais Puyol, qui aura 36 ans au mois d'avril, n'a pu jouer que 12 matches cette saison, dont cinq seulement en Liga. C'était sans doute trop peu pour ce compétiteur qui n'a rien dit mardi de ses futurs projets, que ce soit en club ou avec la sélection espagnole.
Puyol a donc en tout cas choisi d'en rester là avec le Barça, avec lequel il a déjà disputé près de 600 matches, torturé par un genou droit qui le gêne depuis plus de trois ans et qui lui a valu trois opérations depuis 2012.
- Guerrier chevelu -
Carles Puyol , c'est d'abord un palmarès impressionnant: champion du monde 2010 et champion d'Europe 2008 avec l'Espagne, mais aussi six fois champion d'Espagne et trois fois vainqueur de la Ligue des champions (2006, 2009 et 2011) avec le Barça.
Ce ne sont ensuite que deux maillots, le rouge et jaune de la sélection et le blaugrana de Barcelone, son club de toujours, intégré en 1995 à 17 ans et dont il est le capitaine depuis 10 ans.
Et ce sont, enfin, les boucles de ce guerrier chevelu, qui a su avec sa rage de vaincre et son coeur surmonter les handicaps d'un gabarit quelconque pour un défenseur central (il ne fait que 1,78 m) et d'une technique suspecte.
Avec le club catalan, il avait débuté en pro en 1999, quatre ans après son entrée à la Masia (le centre de formation), où il a rencontré Xavi, autre symbole de la domination barcelonaise sur le foot européen des années 2006-2012.
Ses premiers pas internationaux datent eux de novembre 2000 face aux Pays-Bas, futurs victimes de l'Espagne lors du sacre mondial de 2010. Beaucoup alors ne misaient pas lourd sur la carrière de Puyol.
"El Tiburon" (le requin) aura pourtant été pendant près de 15 ans le patron défensif, mais pas que, d'équipes dont il était presque systématiquement l'élément le moins doué techniquement. Mais il était aussi celui que ses entraîneurs plaçaient en premier sur leur feuille de match, que ce soit dans l'axe ou sur les flancs de leur défense.
"Le degré de maturité de Puyol est une de ses grandes armes, avec son esprit de combat et son placement", déclarait ainsi Miguel Angel Nadal , ex-défenseur de la Dream Team du FC Barcelone de Johan Cruyff et oncle du tennisman Rafael Nadal.
"C'est un leader naturel, quelqu'un dont le nom sera toujours lié à celui du Barça. Pendant les années que j'ai passées là-bas, il a été une référence, un exemple sur et en dehors du terrain", a de son côté déclaré Thiago Alcantara, ancien de Barcelone passé cette saison au Bayern Munich.