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© AFP/PIERRE-PHILIPPE MARCOU
L'ancien président du FC Barcelone Sandro Rosell, à son arrivée au tribunal le 22 juillet 2014 à Madrid
L'ex-président du FC Barcelone Sandro Rosell a été interpellé mardi en Espagne, soupçonné d'avoir participé au blanchiment de 15 millions d'euros de droits audiovisuels de la sélection brésilienne de football qui impliquerait également le Brésilien Ricardo Teixeira.
L'opération, menée principalement en Catalogne dans le nord-est de l'Espagne, a conduit à l'interpellation de cinq personnes "dont l'ex-président du Barça, Sandro Rosell, et sa femme", a précisé à l'AFP un porte-parole de la police.
"L'enquête porte sur le délit de blanchiment de capitaux, à travers l'encaissement de commissions illégales pour les droits audiovisuels de la sélection brésilienne de football", a annoncé la Guardia civil dans un communiqué.
Auparavant, un porte-parole de la police avait indiqué que l'argent provenait des droits à l'image de la "canarinha".
Sandro Rosell, Barcelonais de 53 ans, est un entrepreneur spécialiste du marketing sportif qui a présidé le FC Barcelone de 2010 à 2014, jusqu'à sa démission après sa mise en examen dans l'enquête sur le transfert trouble du Brésilien Neymar au Barça à l'été 2013.
Il avait par ailleurs dirigé la branche brésilienne de l'équipementier américain Nike.
Quant au Brésilien Ricardo Teixeira - qui ne quitte plus son pays natal - il a été le puissant patron de la Fédération brésilienne de football (CBF) pendant 23 ans, jusqu'à sa démission en 2012 sur fond d'accusations de corruption.
Selon une source proche de l'enquête, MM. Rosell y Teixeira sont soupçonnés d'avoir détourné près de 15 millions d'euros (16,85 millions de dollars) des contrats de droits télévisés de la sélection brésilienne. Tous deux se seraient répartis la majeure partie des commissions.
L'argent aurait été sorti du Brésil, vers un compte d'une société qatarie en Suisse avant de rejoindre un autre compte d'une société de Sandro Rosell dans la principauté d'Andorre, petit pays enclavé entre Espagne et France, longtemps considéré comme un paradis fiscal.
M. Teixeira est déjà poursuivi pour corruption par la justice américaine. Lui et son ancien beau-père Joao Havelange, dirigeant de la Fédération internationale de football association (FIFA) pendant 24 ans, figurent parmi les protagonistes d'une affaire de pots-de-vin versés par l'entreprise de marketing ISL aux responsables de la FIFA pour obtenir des droits de diffusion télévisée.
- Rosell, connu de la justice -
Des perquisitions étaient en cours mardi au domicile privé des personnes interpellées et au siège d'entreprises à Barcelone, Gérone et Lérida en Catalogne, ainsi que dans la principauté d'Andorre, dans le cadre d'une opération conjointe de la Garde civile et de la police espagnole.
Ces perquisitions ont notamment eu lieu dans la résidence de M. Rosell, située dans un quartier aisé de Barcelone, à dix minutes du stade du Camp Nou, a constaté un photographe de l'AFP.
Des agents y ont saisi des cartons de documents sous le regard de nombreux journalistes. Ils ont par ailleurs emmené l'épouse de M. Rosell pour des perquisitions dans une autre résidence du couple.
L'enquête est dirigée depuis l'Audience nationale à Madrid, haute juridiction notamment chargée des affaires financières complexes et aux implications internationales.
Jeudi, Sandro Rosell, sa femme Marta Pineda et le reste des personnes interpellées devront se présenter devant la juge d'instruction, a annoncé un porte-parole judiciaire, sans livrer de détails sur ce dossier protégé par le secret de l'instruction.
Sandro Rosell avait notamment supervisé le contrat liant Nike à la sélection brésilienne, avant d'être nommé président du club en 2010.
Il avait démissionné en janvier 2014 après avoir été mis en examen pour fraude fiscale dans le cadre de l'enquête sur le recrutement de Neymar. Un accord avec la justice avait cependant permis que seul le club soit inculpé en tant que personne juridique, et finalement condamné.
M. Rosell attend cependant son procès pour escroquerie et corruption en raison d'une plainte parallèle déposée par le fonds brésilien DIS, ancien propriétaire d'une partie des droits de Neymar, qui s'estime lésé par l'opération.
Il sera jugé en même temps que Neymar, les parents de ce dernier, l'actuel président du Barça Josep Maria Bartomeu et l'ex-président de Santos Odilio Rodrigues Filho, club brésilien d'origine du joueur.