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Après les problèmes de Messi avec le fisc et l'enquête autour du transfert trouble de Neymar, le FC Barcelone a subi mercredi un nouveau déboire extra-sportif avec une interdiction de mercato la saison prochaine pour des infractions sur les transferts de mineurs
Le Barça a réagi en fin de journée en annonçant qu'il ferait appel de cette mesure devant la Fifa, puis, le cas échéant, devant le Tribunal arbitral du sport.
Mais l'annonce de la sanction a fait l'effet d'une bombe pour le deuxième club ayant le plus de revenus au monde après le Real Madrid, et qui est en outre connu mondialement pour son centre de formation, la "Masia".
"La commission de discipline (...) a décidé de sanctionner le club d'une interdiction de transfert, au niveau national et international, pour deux périodes de transferts consécutives (marchés d'été 2014 et d'hiver qui se termine le 31 janvier 2015), ainsi que d?une amende de 450.000 francs suisses (370.000 euros)", a fait savoir la Fédération internationale de football.
L'amende, le Barça peut s'en remettre. En revanche, l'interdiction d'acheter des joueurs est une peine très lourde pour un club dont plusieurs cadres sont sur le départ.
La Fifa a mis en avant une "infraction grave" à la suite d'enquêtes qu'elle a diligentées sur les cas de plusieurs joueurs mineurs, inscrits au FC Barcelone et qui ont disputé des compétitions pour le club entre 2009 et 2013.
Selon les règlements, le transfert international d'un joueur n'est autorisé que s'il est âgé d'au moins 18 ans, sauf trois cas de figure spécifiques pour lesquels des exceptions peuvent être accordées.
La Fifa a laissé au Barça 90 jours pour régulariser la situation de tous les joueurs mineurs concernés mais un porte-parole de la fédération a souligné que cette mesure venait "en supplément" de la sanction, ce qui laisse entendre qu'une régularisation ne permettrait donc pas de la lever.
- "Résident légaux" -
Se défendant dans un communiqué en 14 points, le FC Barcelone a fait savoir qu'il comptait solliciter des mesures suspensives à la sanction afin de "préserver les droits du club". Le règlement de la Fifa prévoit néanmoins que les recours devant le Comité d'appel de la fédération ne sont a priori pas suspensifs.
Mettant en avant la qualité de son programme éducatif, le Barça s'est par ailleurs défendu de nuire aux jeunes footballeurs qu'il recrute.
"Le modèle de la Masia intègre des programmes de formation éducative, d'hébergement, d'entretien, d'aide médicale, a détaillé le club. Le FC Barcelone forme des personnes avant des footballeurs, une chose que n'a pas considéré la Fifa, appliquant une sanction en ignorant la fonction éducative de notre programme de formation."
Le Barça assure aussi n'avoir "violé aucune législation civile" étant donné que ses joueurs sont "résidents légaux" en Espagne.
Outre le Barça, la Fédération espagnole de football (RFEF) a été reconnue coupable de violations du règlement sur les transferts de joueurs mineurs, avec une amende de 500.000 francs suisses (400.000 euros), et dispose d'une année pour rectifier son cadre réglementaire.
- Vote-sanction samedi ? -
"L'impact est brutal, parce que c'est un pas de plus sur le toboggan du discrédit pour le FC Barcelone", a dit à l'AFP Ramon Miravitllas, journaliste, universitaire et auteur du livre "La fonction politique du Barça".
Ces derniers mois, le club catalan a été ébranlé par une série de séismes: affaire d'évasion fiscale présumée autour de Lionel Messi ; démission du président Sandro Rosell, visé par une plainte concernant le transfert de Neymar ; et mise en examen du Barça, soupçonné de "délit contre le Trésor public" espagnol dans le cadre du recrutement du jeune Brésilien.
L'image lisse de l'institution catalane pourrait être remise en cause mais davantage à l'étranger qu'en Espagne, où l'opinion semble plus indulgente vis-à-vis des démêlés judiciaires.
Le prochain épisode risque de se jouer dans les urnes: l'actuelle direction, conduite par le successeur et ex-bras droit de Rosell, Josep Maria Bartomeu, a convoqué un référendum sur la rénovation du Camp Nou, un vaste projet de 600 millions d'euros sur lequel doivent se prononcer samedi les 164.000 "socios". Et le risque d'un vote-sanction n'est pas écarté.