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© AFP/Oli SCARFF
L'attequant-vedette de Manchester United, le 4 mars 2017 lors du match contre Bournemouth à Old Trafford
Pelouse abimée, adversaire en état de grâce et hooligans: le déplacement de Manchester United à Rostov jeudi en 8e de finale aller de Ligue Europa (19h00/18h00 GMT) a tout du piège, sur le terrain et en dehors.
Lors de sa conférence de presse d'avant-match, l'entraîneur du club anglais José Mourinho a assuré avoir du mal à y croire. Du mal à croire que ses joueurs affronteront le FK Rostov sur une pelouse aussi cabossée que celle du stade Olimp-2 de Rostov, où l'herbe sans être devenue une denrée rare.
"Je sais qu'il le faut mais c'est dur à croire que nous allons jouer sur ce terrain, si on peut appeler ça un terrain", a lâché Mourinho.
"Le terrain n'est vraiment pas de la même qualité que ce à quoi sont habitués nos adversaires", a concédé le coach des Russes, Ivan Daniliants. "On voit à la télévision la qualité des pelouses à Wembley, à Manchester... Mais la pelouse sera la même et pour eux, et pour nous".
Alors que les "Red Devils" luttent en championnat pour décrocher une qualification en Ligue des Champions, le titre semblant hors de portée, le coach portugais n'a pas caché sa crainte des blessures, indiquant ne pas avoir décidé de l'équipe qu'il alignerait.
Pour se sortir du piège russe, Manchester devra pourtant s'appuyer sur ses atouts maîtres. Zlatan Ibraimovic notamment, suspendu trois matches en championnat après son expulsion contre Bournemouth samedi et que José Mourinho n'aura donc pas besoin de faire souffler.
Car en face, Rostov ne semble pas avoir souffert de la longue trêve hivernale russe. Pour leur reprise sur la scène domestique, les jaunes et bleus ont atomisé le Tom Tomsk (6-0), vendredi. Et en 16e de finale de Ligue Europa, Rostov n'a fait qu'une bouchée du Sparta Prague (5-0 sur l'ensemble des deux matches), pourtant habitué des joutes européennes.
Vice-champion de Russie à la surprise générale l'an passé, Rostov n'est cette saison que 7e après 18 matches de championnat mais toujours aussi imprenable à domicile. Seul l'Atletico Madrid s'est imposé en 2016-2017 au stade Olimp-2 et même le Bayern Munich s'y était cassé les dents, en novembre (3-2).
- Engouement et craintes -
La venue de Manchester United a suscité un engouement sans précédent à Rostov, une ville du sud de la Russie qui ne participe que pour la quatrième fois de son histoire à une coupe d'Europe.
Submergé par la demande, le club a annulé dimanche les ventes de billets sur Internet et de longues files se sont formées devant le stade, dont les 15.000 places sont parties en quelques heures.
Mais cet engouement suscite aussi des craintes, alors que les groupes de hooligans de Rostov comptent parmi les plus violents de Russie.
Dans un documentaire diffusé sur la BBC, un hooligan filmé à proximité de la Rostov Arena, un stade en construction qui accueillera des matches du Mondial-2018, a ainsi prévenu que l'évènement serait "un festival de violence".
En juillet dernier, des affrontements entre supporters anglais et russes à Marseille, quelques heures avant un match de l'Euro-2016, avaient fait des dizaines de blessés et saccagé le centre-ville de la cité phocéenne.
Signe de l'inquiétude, Manchester United a conseillé à ses supporteurs faisant le déplacement jeudi à Rostov de "ne pas attirer l'attention" par mesure de sécurité, ont révélé les médias anglais.
"Pour votre sécurité, il est conseillé de ne pas porter les couleurs de Manchester United dans Rostov ou d'attirer l'attention en ville", a écrit Sam Kelleher, le directeur de la billetterie et des abonnements du club anglais, aux supporters ayant acheté des places, leur déconseillant de "se promener seul en ville".
Selon Manchester United, 238 supporters anglais ont fait le déplacement en Russie, "un des plus petits contingents d'United dans les compétitions européennes récentes".