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Après la leçon de réalisme reçue du Benfica Lisbonne en Europa League, la Juventus d' Antonio Conte , furieux jeudi, doit se demander ce qui lui manque pour retrouver en Europe le rang déjà reconquis en Italie.
Mauvaise gestion de l'effectif et dogmatisme tactique ont conduit les "Bianconeri" à l'élimination (2-1/0-0), à un pas de la finale dans leur Juventus Stadium. Et le manque de sang-froid de son entraîneur dans la défaite nuit à l'image du club.
A chaud, Antonio Conte n'a pas semblé emprunter la voie de la remise en question, s'en prenant à l'arbitre et aux "lamentations" des Portugais. Mais de fait lui s'est beaucoup lamenté aussi.
Lors de la conférence d'après-match, il a répondu presque la même chose à chaque question, refusant de pointer les torts de son équipe. Il a seulement évoqué deux penalties non sifflé, un à l'aller (faute sur Chiellini), un au retour (main de Markovic), et l'attitude il est vrai irritante des Rouges pour gagner du temps en fin de match, jeudi.
"Peut-être faut-il apprendre à pleurer nous aussi, à prendre de l'importance auprès des instances comme l'UEFA", a-t-il persiflé, allusion aux déclarations du Benfica avant-match assurant que la Confédération européenne voulait la Juve en finale.
Même quand un journaliste portugais lui a demandé si la Juve, double championne d'Italie, bientôt triple, ne devait pas reconnaître les mérites de son adversaire et se demander pourquoi elle n'avait tiré que quatre fois au but en deux matches, Conte a répliqué sur le même mode.
"Benfica s'est créé deux occasions et on nous a refusé deux penalties, la différence, elle est là", a-t-il répondu.
- "Se refaire une crédibilité" -
Plus lucide, il a tempéré: "Nous avons entamé un parcours il y a trois ans, Benfica est 6e au classement européen, la Juve 17e, elle cherche à se refaire une crédibilité".
Sa Juve n'est pas en crise, elle vole vers son troisième titre de champion d'Italie consécutif, et reste sur un quart de finale de C1 perdu face au Bayern Munich, futur vainqueur, et une demi-finale de C3.
Mais il a manqué beaucoup de choses à la Juventus pour renverser un Benfica qui n'a finalement guère tremblé.
Sans insister sur Carlos Tevez , dans un jour sans, ni Fernando Llorente , dans un jour absent, ce qui peut arriver, la Juve a semblé rincée, surtout au milieu, son point fort.
Conte aurait peut-être dû opérer un peu de roulement dans son effectif au lieu d'aligner les titulaires lundi à Sassuolo (3-1). L'avance sur l'AS Rome en tête du Championnat d'Italie pouvait lui permettre de faire souffler quelques cadres, notamment Kwadwo Asamoah.
Enfin le 3-5-2 qui règne depuis trois ans sur l'Italie touche peut-être ses limites en Europe. Tous les grands clubs européens jouent à quatre en défense, libérant un poste de créateur supplémentaire. Un 4-3-3 jeudi aurait peut-être permis d'étirer plus un Benfica très bien organisé, et les grandes équipes d'aujourd'hui sont modulables.
La domination sans partage de la Juve sur la Serie A, où elle frise les 100 points, a pu illusionner Conte sur la vraie valeur de son équipe, éliminée par Copenhague et Galatasaray en Ligue des champions.
L'Italie est doublée jeudi matin au classement UEFA par le Portugal, et rétrograde à la 5e place, ce qui n'était plus arrivé depuis 1984. Peut-être Fabio Capello , l'ennemi intime de Conte, a-t-il raison: la Serie A n'est plus assez compétitive pour préparer ses équipes à l'Europe.