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© AFP/Jonathan Nackstrand
Le drapeau de l'archipel d'Aaland, une province autonome suédophone de la Finlande, le 18 novembre 2010 à Mariehamn, sa capitale
Le club finlandais de Mariehamn, capitale d'un petit archipel suédophone dépeuplé au beau milieu de la mer Baltique, part conquérir l'Europe en commençant jeudi par aller défier les Azerbaïdjanais de l'Inter Bakou au premier tour préliminaire aller de l'Europa League.
Au match retour, la semaine prochaine, le club du Caucase découvrira une destination improbable. Mariehamn est le paisible chef-lieu d'un archipel coincé entre Finlande et Suède, Aaland, dont seules 80 des 6.500 îles sont habitées, par 28.000 personnes.
Il aurait pu devenir suédois, comme le souhaitaient ses habitants lors de l'indépendance de la Finlande en 1917. Mais Helsinki, qui tenait à ces îles, avait obtenu de la Société des nations en 1921 qu'elles restent définitivement dans son giron, en échange d'un statut d'autonomie.
Aaland a aujourd'hui son drapeau, ses plaques d'immatriculation, son Parlement, ses timbres, etc., qui le distinguent du reste de la Finlande. Et la réussite de l'IFK Mariehamn ajoute à la fierté des insulaires.
En dix ans, l'équipe est passée de la 3e division à l'Europe, qui était "le rêve de l'équipe depuis des années", dit à l'AFP l'entraîneur, Pekka Lyyski, 59 ans.
Joueur dans les années 70, il a pris les rênes du club en 2003. Il a commencé par deux montées successives, puis a stabilisé le club dans l'élite avant de le hisser la saison dernière à la 4e place en championnat, qui lui a ouvert les portes de l'Europa League.
Pekka Lyyski, qui a longtemps géré plusieurs hôtels de l'archipel, se félicite aujourd'hui de la transformation réussie de l'IFK en club professionnel. "Dès notre montée en Veikkausliiga (la 1re division), le financement des sponsors privés a augmenté considérablement. Ainsi on a reconverti notre club en entreprise", explique-t-il.
Supporteurs fidèles
© AFP/Jonathan Nackstrand
Peter Lindbaek, le gouverneur d'Aaland, un archipel qui constitue une province autonome suédophone de la Finlande, devant les ruines de la forteresse de Bomarsund le 18 novembre 2010
"On ne paye pas de gros salaires au niveau international, mais au niveau finlandais on est compétitif", se félicite l'entraîneur. Avec un budget annuel d'environ un million d'euros, à des années lumières de celui du Bayern Munich (332 M EUR) vainqueur de la dernière Ligue des Champions, Mariehamn se situe dans la moyenne finlandaise.
Le club vante un cadre de vie privilégié sur une île réputée pour sa nature, et l'ambiance familiale d'une petite communauté.
C'est ce qui a attiré Dever Orgill, attaquant jamaïcain de 23 ans, actuellement meilleur buteur en championnat, venu se refaire une virginité après avoir acquis une réputation d'indiscipline dans les championnats jamaïcain et canadien.
"C'est un bon endroit pour quelqu'un qui a une famille", confie-t-il. "Ici tout est proche. Il est possible d'aller dîner en ville et ensuite se balader dans la nature", raconte ce père d'une fille de 8 mois.
Pour renforcer l'impression que Mariehamn n'est qu'une grande famille, il suffit de chercher parmi les Lyyski. Le fils de l'entraîneur, Jani, défenseur de 30 ans, est le capitaine.
"Le club a énormément travaillé pour créer une bonne ambiance. Nous voulons des joueurs qui s'amusent sur le terrain et en dehors", dit-il.
Il voit les supporteurs comme les meilleurs de Finlande. Parfois des centaines d'entre eux prennent le ferry pour accompagner l'équipe en déplacement et à domicile, les grosses rencontres attirent 2.500 personnes.
"C'est énorme par rapport à la population de l'île", souligne le capitaine.