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© AFP/Sergei Supinsky
Les joueurs bordelais se congratulent après leur but égalisateur face au Dynamo, le 14 février 2013 à Kiev.
Bordeaux, secoué sans grand dommage à Kiev (1-1) en 16e de finale aller de l'Europa League, n'apparaît plus comme le favori légitime du match retour jeudi, surtout après le passage de Lyon qui a fait voler en éclat ses quelques certitudes défensives (défaite 4-0).
Avec ce but inscrit à l'extérieur, les statistiques (74% de chances de se qualifier après un 1-1) plaident tout de même en faveur des Girondins. Par le passé, deux fois il se sont retrouvés dans cette situation -en 1986 contre Benfica et en 1988 contre Dniepropetrovsk- et deux fois ils se sont qualifiés au retour.
Mais ces chiffres sont à relativiser, au regard notamment de l'impuissance dégagée par les hommes de Francis Gillot face aux Lyonnais et de leurs manques actuels, criants.
Dimanche, il y avait un monde d'écart entre eux et le dauphin de la L1, comme trois jours plus tôt il y avait déjà eu cette sensation à Kiev du point de vue des intentions, de la conviction et du physique.
Ce nul flatteur -le Dynamo a tiré deux fois sur la barre dont un penalty, Faubert a sauvé miraculeusement son camp à deux reprises- face à un adversaire très au point malgré sa trêve à rallonge, aurait d'ailleurs très bien pu se transformer en déroute.
Pour leur défense, les Girondins peuvent avancer des problèmes d'effectif. Déjà loin d'être pléthorique avant le "mercato", le groupe a été saigné dans le domaine offensif (Gouffran et Jussiê partis fin janvier, plus Diabaté longtemps retenu par la CAN), et la base arrière, sa valeur refuge, perd ses éléments un à un: Henrique et Mariano sont blessés alors que Planus, touché contre Lyon, a finalement été retenu dans un groupe de 20 joueurs.
Fataliste, Gillot, adepte du bricolage depuis un mois avec Bellion comme seule et unique pointe, indiquait dimanche "être au marquage sur le doc et les kinés".
"J'aimerais me détacher d'eux mais je ne peux pas, concédait-il. Je demande des nouvelles tous les jours et j'espère qu'on va pouvoir récupérer quelques joueurs, qu'il y ait un peu plus de possibilités pour moi".
L'heure des choix est-elle venue pour Bordeaux, encore en lice sur trois tableaux, avec un 8e de finale de Coupe de France a priori abordable la semaine prochaine à Raon l'Étape (CFA), chemin le plus rapide pour demeurer européen la saison prochaine?
Sans augurer de la stratégie qu'il adoptera, Gillot, avec dans le viseur la réception de Brest dimanche en L1, où Bordeaux (9e) n'est pas encore totalement décroché, a annoncé la couleur en indiquant qu'il allait "par obligation" faire tourner jeudi.
"Je ne voulais pas sacrifier cette Coupe d'Europe, a-t-il tenté de justifier. On est sorti des poules plutôt brillamment, je ne vais pas faire une croix dessus. Mais avec qui la jouer? Je ne sais pas".