Happy Birthday : |
© AFP/Julie Bruhier
Des supporters de l'Eintracht Francfort dans les rues de Bordeaux, lors du match-retour d'Europa League face aux Girondins, le 28 novembre 2013
Sweats et bonnets orange "flashy", bière à la main et chants à la gloire de leur équipe : 11.000 supporteurs allemands de l'Eintracht Francfort ont bruyamment investi les rues de Bordeaux, jeudi, presque du jamais vu, lors du match-retour d'Europa League face aux Girondins.
La rencontre s'est soldée par une victoire 1-0 pour le club allemand, qui a validé sa qualification pour les 16e de finale face à Bordeaux, désormais éliminée de l'Europa League.
En début de soirée, les milliers de fans allemands, dont beaucoup étaient manifestement alcoolisés, avaient convergé vers le stade Chaban-Delmas, canalisés par les forces de l'ordre. Selon une source policière, des commerçants ont préféré fermer leur magasin, craignant d'éventuelles dégradations ou vols à l'étalage face à l'ampleur de la foule, inhabituelle.
© AFP/Mehdi Fedouach
Les joueurs de l'Eintracht de Francfort célèbrent avec leurs supporters leur premier but lors du match retour d'Europa League face aux Girondins, le 28 novembre 2013 au stade Chaban-Delmas à Bordeaux
Parmi les 11.000 supporteurs, seule une poignée de 250 individus avaient été classés "à risque" et les autorités avaient mobilisé 450 policiers et gendarmes pour éviter tout débordement, avant et après la rencontre.
Les 11.000 fans de l'Eintracht se sont vu octroyer un virage du stade Chaban-Delmas, et 500 stadiers avaient été mobilisés. La foule était telle, qu'ils ont été débordés et quelque 300 supporteurs n'ont pu être contrôlés selon une source policière, mais le match s'est déroulé dans une bonne ambiance.
Pour David Lafarge, responsable de la sécurité au club girondin, c'était du jamais vu à Bordeaux pour un match de Coupe d'Europe, ni même "en Europe de pays à pays, pour un match de poules".
© AFP/Julie Bruhier
Des supporters de l'Eintracht Francfort dans les rues de Bordeaux, lors du match-retour d'Europa League face aux Girondins, le 28 novembre 2013
Quelques heures avant le match, dans l'après-midi, l'ambiance était bon enfant: sous un soleil radieux, plusieurs dizaines de supporteurs allemands, quasiment tous affublés d'un bonnet et d'un sweat orange, déambulaient rue Sainte-Catherine, principale artère commerçante de Bordeaux. Rires, éclats de voix, chants à la gloire de l'Eintracht.
A un jet de pierre de là, devant l'un des principaux pubs de la ville, quelques dizaines de supporteurs s'étaient massés derrière des barrières, sous le regard de gendarmes mobiles. Un grand nombre s'était encore donné rendez-vous place de la Victoire, connue à Bordeaux pour ses nombreux bars.
La plupart étaient arrivés en fin de matinée à bord de quelque 70 autocars et deux Boeing 757 notamment.
Après une longue nuit en bus, beaucoup en profitaient pour se dégourdir les jambes. "Nous sommes partis hier (mercredi) de Francfort à 19h00. Nous avons roulé toute la nuit", a raconté Martin Reitz. L'ambiance dans le bus? "Nous avons chanté jusqu'à 2h. Après, dodo!", souriait ce membre de l'EFC Bieber, "plus ancien" fan club de l'Eintracht.
"Une vraie tradition"
Bordeaux a quelque chose de "particulier", expliquait Andreas Schaefer, le président de l'EFC. "C'est un club avec une vraie tradition", à l'image de Francfort, et il a compté dans ses rangs un Allemand, Gernot Rohr , qui a également entraîné le club girondin au début des années 90.
© AFP/Julie Bruhier
Des supporters de l'Eintracht Francfort dans les rues de Bordeaux, lors du match-retour d'Europa League face aux Girondins, le 28 novembre 2013
"Les supporteurs sont particulièrement mobilisés sur la Coupe d'Europe", a-t-il ajouté. Et, glissait-t-il, au regard de la poule où figure Francfort, avec le Maccabi Tel-Aviv, l'Apoel Nicosie et Bordeaux, faire le voyage jusqu'en Gironde était logistiquement plus facile. "Dès le tirage au sort, on s'est dit : +on va à Bordeaux!+", s'amuse M. Schaefer.
Ce voyage avait aussi un sens particulier pour Jörg Unzeitig, arrivé directement... du Canada pour suivre son équipe. Installé depuis quelques années à Toronto, le quinquagénaire n'aurait pour rien au monde manqué ce match : "Quand j'ai su qu'il y avait 11.000 (supporteurs allemands) attendus, je me suis dit qu'il fallait que j'en sois moi aussi", a-t-il confié.
En dépit de sa défaite Bordeaux peut se réjouir car d'un point de vue économique, la venue de ces milliers de personnes ne peut avoir que des retombées favorables, avait pronostiqué avant le match Christian Baulme, président de la Ronde des quartiers, principale association de commerçants et d'artisans de Bordeaux.
Les supporteurs "vont acheter des cadeaux souvenirs, consommer des boissons et de la restauration. C'est forcément positif", a-t-il dit. Dans la nuit bordelaise environ deux à trois mille Allemands sont restés pour fêter la victoire, selon le Directeur départemental de la sécurité publique Jean-Claude Borel-Garin qui n'a rapporté aucun incident particulier. Certains devaient encore attendre trois heures du matin pour reprendre leur avion de retour.