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Pour la première fois depuis les attentats du 13 novembre l'équipe de France va retrouver le Stade de France mardi, contre la Russie, et la question de la sécurité sera plus que jamais sensible, une semaine après les attaques de Bruxelles et à presque deux mois de l'Euro-2016 (10 juin-10 juillet).
S'exprimant sur cette compétition, dimanche, dans le cadre de l'émission Stade 2, sur France Télévisions, le Premier ministre Manuel Valls a précisé que faire jouer certains matchs à huis clos serait "une situation extrême", mais qu'"il faut envisager toutes les possibilités". Mais "ce n'est pas à l'ordre du jour", a-t-il insisté.
"La France est un grand pays moderne qui est capable d'assurer la sécurité de ses citoyens, de faire face à la menace terroriste", a plaidé le chef du gouvernement, précisant que les fan-zones qui accueilleront les amateurs de football à l'Euro seront autant "sécurisées" que les stades eux-mêmes.
"Ce sont des zones qui seront sécurisées, fermées, il y aura des palpations, les sacs seront fouillés et, en même temps, la fête pourra avoir lieu", a affirmé M. Valls, alors que plusieurs voix, à droite, se sont interrogées ces derniers jours sur le maintien de ces "fan-zones", notamment aux abords de la tour Eiffel, face au risque d'attentats.
Mais avant cet Euro il y aura donc ces retrouvailles des Bleus avec le Stade de France, dans un contexte alourdi par les attentats contre le métro et l'aéroport de la capitale belge, qui ont fait 28 morts et 340 blessés le 22 mars.
- 'Degré de sécurité suffisant' -
Et le fait que l'adversaire sur le terrain soit la Russie, acteur majeur du conflit en Syrie et soutien du président Bachar Al-Assad contre le Groupe Etat islamique, ajoute encore un degré supplémentaire de tension.
Selon la Préfecture de Seine-Saint-Denis, le dispositif de sécurité prévu pour la rencontre se calquera sur celui testé lors du Tournoi des six nations de rugby, la première compétition sportive disputée au "SDF" après les tueries de Paris et Saint-Denis en marge du match France-Allemagne (2-0), qui ont coûté la vie à 130 personnes.
Ce dispositif donnera un avant-goût de ce qui attend les spectateurs durant le prochain Euro, alors que la France reste confrontée à un "haut niveau de menace", selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
"Il y avait déjà des dispositions prises au Stade de France. Malgré ce qu'il s'est passé le 13 novembre, on peut considérer que le stade était déjà protégé. Donc les nouvelles mesures protègent davantage. Est ce qu'il faut faire plus ? Je ne le crois pas", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët.
Concrètement et comme au cours du Tournoi, un pré-filtrage, avec inspection visuelle des sacs et ouverture des manteaux, sera réalisé par des agents de sécurité privés appuyés par des policiers, avant le premier périmètre habituel, avec palpation et contrôles des billets et des sacs.
Près de 400 policiers seront mobilisés au total, plus que pour un match de rugby, avec un contrôle renforcé des parkings et des abords du stade. Les parcours entre les gares et le stade de France ainsi que les rames, sur les liaisons RER B et RER D, seront également particulièrement surveillés.
- 'Pas d'appréhension' -
Du côté de l'équipe de France, ce retour au Stade de France ravive forcément un douloureux souvenir, celui d'une attente angoissante une bonne partie de la nuit du 13 novembre dans les coursives de l'enceinte, alors que Paris et les abords du "SDF" avaient été la cible d'attaques sanglantes. Mais pas question pour les joueurs de sombrer dans la psychose.
"Il n'y a pas d'appréhension. A l'époque (le 13 novembre, ndlr), on avait vécu les choses difficilement, quasiment de l'intérieur parce que ça s'était passé à côté de nous. Mais la vie reprend son cours", a expliqué samedi le défenseur Christophe Jallet.
Même message distillé par l'attaquant Olivier Giroud : "Avant d'être sportif, on est des êtres humains. Ca nous touchera de revenir. Il faudra rendre hommage aux victimes des attentats en gagnant, devant je l'espère de nombreux spectateurs. Depuis les attentats du 13 novembre, il y a eu aussi d'autres malheurs dans le monde, en Turquie, en Belgique, et j'en passe. C'est la plaie de nos jours. Il faut qu'on la combatte tous ensemble."