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A l'annonce de la réélection de Joseph Blatter à la tête d'une Fédération internationale de football en pleine tourmente, les poids-lourds de l'économie américaine qui sponsorisent la Fifa, ainsi qu'un sénateur, lui ont demandé de prendre des mesures concrètes contre la corruption.
Venue des Etats-Unis lorsque le ministère de la Justice a inculpé pour corruption neuf élus, actuels ou passés, de la Fifa, la tempête qui se déchaîne sur la Fifa depuis mercredi n'est pas prête de se calmer.
Les principaux sponsors de l'instance qui régit le football mondial ont promis d'y veiller.
Coca-Cola a été le premier à réagir, quelques minutes seulement après l'officialisation de la victoire de M. Blatter.
"Nous appelons la Fifa à prendre des mesures concrètes, de façon rapide et transparente, pour répondre à tous les problèmes qui ont été soulevés", a indiqué le géant des boissons gazeuses.
"La Fifa doit maintenant profiter de l'occasion pour commencer à regagner la confiance qu'elle a perdue", a ajouté Coca-Cola, qui verse une trentaine de millions de dollars à la Fifa chaque année.
McDonald's a publié à son tour un communiqué reprenant quasiment mot pour mot celui de Coca-Cola.
- Publication du rapport Garcia -
"Nous attendons maintenant de la Fifa qu'elle agisse rapidement, de façon décidée et transparente pour restaurer sa réputation, pour le bien du football et de ses fans à travers le monde", a espéré le géant de la restauration rapide.
"Le monde attend des actions concrètes et nous aussi", a prévenu McDonald's.
Mêmes attentes du côté de la bière Budweiser, qui appartient au groupe belgo-brésilien AB Inbev (Anheuser-Busch).
"Nous attendons de la prochaine mandature à la tête de la Fifa qu'elle résolve les problèmes internes, mette en place un changement positif et adopte une éthique stricte de transparence", a indiqué Budweiser.
"A travers notre partenariat, nous avons vu de nombreuses fois la capacité qu'a le football de rapprocher les gens et c'est cela que doit représenter la Fifa pour les amateurs de football à travers le monde", a-t-il ajouté.
Le sénateur Charles Schumer est allé encore plus loin en rendant public le courrier qu'il allait adresser à Joseph Blatter pour lui demander la publication intégrale du rapport explosif de Michael Garcia sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.
"La première décision de Sepp Blatter dans son nouveau mandat doit être la publication de ce rapport que les gens attendent depuis si longtemps", a expliqué M. Schumer.
- "Spectre de la corruption"-
"Avec tout ce qu'on sait maintenant sur les faits de corruption, de collusion et de favoritisme au sein de la Fifa, il est vraiment temps que ce rapport soit publié. Si le président Blatter ne le rend pas public, il mérite un carton rouge", a souligné le sénateur démocrate de New-York.
M. Garcia, ancien procureur de New York, avait été chargé en 2012 de faire toute la lumière sur les décisions controversées d'attribuer la plus importante épreuve sportive au monde, après les jeux Olympiques, à la Russie et au Qatar.
En novembre 2014, Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d'éthique, relève dans le rapport Garcia "des comportements douteux" mais pas de quoi remettre en cause le processus d'attribution.
M. Garcia dénonce alors une présentation "erronée et incomplète" de son enquête et demande une publication intégrale, avant de démissionner le 17 décembre dernier. Deux jours plus tard, M. Blatter accepte une publication du rapport Garcia à l'avenir, mais "sous une forme appropriée".
Selon le sénateur Schumer, "l'opinion a le droit de voir le rapport Garcia pour comprendre ce qui se passe dans les coulisses de la Fifa. Tant que cela ne sera pas fait (...), le spectre de la corruption planera sur la Fifa".
Malgré l'énorme pression née de ce scandale de corruption présumée, M. Blatter a été réélu vendredi à la tête de la Fifa pour un cinquième mandat de quatre ans.