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© AFP/Yuri CORTEZ
L'attaquant portugais Cristiano Ronaldo
face au Mexique en Coupe des Confédérations, le 18 juin 2017 à Kazan
Des pelouses aux prétoires: Cristiano Ronaldo va fouler un terrain inédit le 31 juillet devant la justice espagnole après sa convocation mardi en vue d'une mise en examen pour fraude fiscale, une affaire qui trouble son image et son avenir au Real Madrid.
Symbole de l'offensive du fisc dans le monde du ballon rond en Espagne, un autre client du puissant agent Jorge Mendes, l'ex-entraîneur du Real José Mourinho, a aussi été visé mardi par une plainte du parquet de Madrid pour fraude fiscale présumée.
Un an après la condamnation de l'attaquant argentin du FC Barcelone Lionel Messi , les procédures semblent se multiplier, notamment autour des clients de Mendes: Ronaldo, Mourinho, Radamel Falcao , Fabio Coentrao... Et le "super-agent" portugais doit lui-même être entendu par la justice espagnole le 27 juin dans l'affaire Falcao.
Dans le cas de Ronaldo, la juge chargée du dossier a convoqué le joueur "le 31 juillet prochain à 11h00 (09h00 GMT) pour être entendu en qualité de mis en examen pour un possible délit contre le Trésor Public, face à l'existence possible d'une infraction pénale", a écrit le Tribunal supérieur de justice (TSJ) de Madrid dans un communiqué.
Lors de cette audition au tribunal de Pozuelo de Alarcon, dans une banlieue chic de Madrid, l'attaquant portugais, âgé de 32 ans, sera interrogé au sujet d'une fraude présumée de 14,7 millions d'euros.
Et la menace plane d'un transfert loin de l'Espagne, malgré les efforts médiatiques du président du Real Florentino Pérez ces dernières heures pour apaiser sa star.
- Pérez défend Ronaldo -
Cette convocation fait suite à une plainte déposée le 13 juin par le parquet de Madrid, qui soupçonne le quadruple Ballon d'Or d'avoir "profité d'une structure créée en 2010 pour dissimuler au fisc des revenus générés en Espagne par les droits à l'image" entre 2011 et 2014.
La perspective de s'expliquer devant une juge risque de contrarier encore davantage Ronaldo, dont la presse assure qu'il envisage de quitter le Real Madrid, agacé d'être traité comme un "déliquant" en Espagne.
L'attaquant, qui participe à la Coupe des Confédérations en Russie comme capitaine du Portugal (17 juin-2 juillet), a assuré avoir "la conscience tranquille". Mais, alors qu'il doit affronter la Russie mercredi à Moscou (15h00 GMT), les spéculations s'amplifient autour d'un possible transfert du joueur arrivé au Real en 2009 en provenance de Manchester United.
Ce risque, Florentino Pérez semble l'avoir identifié. Le président du Real, reconduit lundi pour un cinquième mandat, s'est démultiplié ces dernières heures dans les médias espagnols pour défendre Ronaldo, assurant ne pas envisager son départ.
"Aucune offre ne nous est parvenue et nous pensons que Ronaldo est joueur du Real Madrid et va continuer de l'être", a déclaré Pérez dans une interview au quotidien sportif Marca, expliquant néanmoins n'avoir "pas encore" parlé avec le joueur.
- Mourinho inquiété à son tour -
"Il faudrait qu'il se passe quelque chose de très bizarre pour qu'il parte", a-t-il ajouté au micro de la radio espagnole Onda Cero.
Perez a d'ailleurs confirmé de vive voix ce qu'écrivaient certains journaux: la clause libératoire du Portugais, en théorie sous contrat jusqu'en 2021, est d'un milliard d'euros. Ce montant astronomique rend improbable tout départ sans l'accord du club... ou sans bras de fer avec "CR7", sportif le mieux payé du monde selon la revue américaine Forbes.
Florentino Pérez a précisé que Ronaldo s'était senti "blessé" par la présentation faite dans la presse de ses démêlés fiscaux.
Signe de l'ampleur prise par l'affaire en Espagne, le ministre du Budget Cristobal Montoro a appelé mardi les médias à respecter sa présomption d'innocence.
Mais il a aussi exhorté les sportifs à être "exemplaires". Hasard ou non, le Trésor public et la justice espagnole ont muliplié les procédures ces dernières semaines à la faveur de la trêve estivale du football.
La dernière affaire en date concerne un autre Portugais: le parquet soupçonne José Mourinho, actuel entraîneur de Manchester United passé par le Real (2010-2013), d'une fraude fiscale de 3,3 millions d'euros entre 2011 et 2012. Une plainte en ce sens a été déposée.
Et il faudra voir si l'ombrageux technicien, âgé de 54 ans, subit le même sort que son jeune compatriote.