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Le président du FC Barcelone, Sandra Rosell (g), impliqué dans le tranfert douteux de Neymar, annonce sa démission le 23 janvier 2014 à Barcelone
Le président du FC Barcelone Sandro Rosell, visé par une plainte au sujet du transfert de Neymar, a annoncé jeudi sa démission "irrévocable" et a ajouté que le premier vice-président Josep Maria Bartomeu lui succéderait jusqu'en 2016, terme du mandat de l'actuelle direction.
Les choses se sont précipitées pour Rosell depuis mercredi, après qu'un juge espagnol a déclaré recevable la plainte d'un "socio" (supporteur-membre) et ordonné des investigations préliminaires pour éclaircir les conditions financières de l'arrivée de l'attaquant brésilien à l'été 2013.
L'ex-dirigeant de 49 ans, qui affirme que le transfert de Neymar a coûté 57 millions d'euros au club, a été accusé d'"appropriation indue", un délit apparenté en droit français à un abus de bien social. Le plaignant fait valoir que les "socios" du club ignorent la "destination réelle" du montant versé pour cette opération.
Rosell, qui avait réclamé lundi de pouvoir être entendu par la justice pour s'expliquer, a finalement décidé de quitter ses fonctions à l'issue d'une réunion extraordinaire du comité de direction, afin de ne pas nuire à sa famille et au Barça.
"Je ne veux pas qu'une attaque injuste affecte négativement l'image du club et c'est pourquoi je pense que mon étape au club est terminée. Conformément aux statuts, je présente ma démission au comité de manière irrévocable", a-t-il dit jeudi soir lors d'une conférence de presse. "Depuis quelque temps, ma famille et moi-même avons subi en silence des menaces et des attaques qui m'ont fait réfléchir."
Pas d'élections anticipées
Le dirigeant, qui compte à son actif d'avoir réduit la dette du club et d'avoir gagné une Ligue des champions (2011) et deux Championnats d'Espagne (2011, 2013), est notamment contesté en interne pour avoir, pour la première fois, introduit un sponsor à but lucratif sur le maillot du Barça via un accord en 2010 avec Qatar Sports Investments (QSI).
Rosell a aussi été très critiqué par son prédécesseur Joan Laporta (2003-2010), avec qui il s'était brouillé en 2005 alors qu'il était vice-président du club.
Elu pour six ans en 2010, Sandro Rosell a tout fait pour se démarquer de l'exubérant Laporta, en affirmant qu'il comptait mener le club de manière plus "démocratique" et moins "politique" que son prédécesseur qui militait ouvertement pour la cause catalane.
Le départ de Rosell aurait pu ouvrir la porte à des élections anticipées et à un retour de Laporta, mais la direction du Barça a choisi de garder le cap jusqu'à la fin de son mandat et d'introniser Josep Maria Bartomeu, homme de confiance du démissionnaire et jusque-là premier vice-président chargé des questions sportives.
"Continuité"
Présent aux côtés de Rosell, le nouveau président a dit vouloir s'inscrire dans la "continuité", notamment concernant le vaste projet de rénovation du Camp Nou sur lequel les socios devraient voter dans les prochains mois.
"Nous serons fermes quant à la défense et l'exigence du respect maximal concernant notre club, devant toutes les institutions sportives, politiques et judiciaires", a dit Bartomeu, qui doit tenir vendredi une conférence de presse (16h00 GMT).
Après trois ans d'une gestion considérée comme austère, la venue de la star montante brésilienne Neymar (21 ans) avait été le grand fait d'armes de Rosell à l'été 2013, jusqu'à ce qu'elle se retourne contre lui.
Lundi, le quotidien espagnol El Mundo, citant des contrats auquel il dit avoir eu accès, a affirmé que le Barça avait déboursé un total 95 millions d'euros pour le joueur.
"Dès le début, j'ai dit que le transfert de Neymar est correct et que son recrutement a plongé dans le désespoir et l'envie certains de nos adversaires", s'est défendu Rosell jeudi, évoquant une "accusation injuste et téméraire".
Dans son arrêt de mercredi, le juge Pablo Ruz de l'Audience nationale a estimé qu'il n'y avait pas "d'urgence ou de nécessité d'entendre" Rosell en tant que "mis en examen" jusqu'à ce que les investigations préliminaires soient plus avancées.