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Après les instances du football, la justice espagnole s'est attaquée frontalement mardi aux supporteurs radicaux en ordonnant l'arrestation d'une trentaine de personnes, dont deux responsables présumés de la mort d'un ultra lors d'affrontements fin novembre à Madrid.
Trente-quatre personnes ont été arrêtées dans ce coup de filet mené dans la capitale et aux alentours, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, précisant que l'opération, encore en cours mardi après-midi, pourrait déboucher sur d'autres interpellations.
Selon la police, deux suspects sont "les auteurs présumés de l'homicide" de Francisco "Jimmy" Romero Taboada, supporteur du Deportivo La Corogne décédé à la suite d'une violente rixe entre ultras le 30 novembre, en marge du déplacement du club galicien sur la pelouse de l'Atletico Madrid.
Âgé de 43 ans, ce membre du groupe de supporteurs des Riazor Blues avait été jeté dans la rivière Manzanares lors de ces affrontements qui ont opposé quelque 200 personnes, pour certaines armées de bâtons et barres de fer. Il est mort quelques heures plus tard des suites des coups qui lui avaient été portés.
Vingt-et-un supporteurs avaient déjà été interpellés après ces affrontements mais aucun n'avait été mis en examen pour homicide. Poursuivies pour leur participation à une "altercation violente", ces 21 personnes ont été placées sous contrôle judiciaire.
- "Opération Neptune" -
L'opération lancée tôt mardi matin a été baptisée "opération Neptune", du nom de la fontaine madrilène où les supporteurs de l'Atletico fêtent habituellement leurs trophées.
Cette vague d'interpellations reflète la volonté des autorités de s'attaquer frontalement à la violence dans les stades.
D'autant que d'autres incidents se sont produits la semaine dernière en marge d'un match de Ligue des champions entre le FC Barcelone et le Paris SG: deux supporteurs de l'équipe parisienne ont été blessés à l'arme blanche à proximité du Camp Nou lors de deux incidents séparés, l'un semblant lié à des ultras et l'autre à un vol.
Face à cette situation, les instances sportives ont décrété une mobilisation générale. La Fédération espagnole de football (RFEF), la Ligue (LFP) et le gouvernement se sont mis d'accord début décembre sur de nouvelles sanctions contre les clubs n'agissant pas contre les ultras.
Des fermetures partielles de stades, voire des retraits de points ou des rétrogradations, pourront être imposés aux clubs collaborant directement ou indirectement avec les groupes de supporteurs violents, des sanctions qui devraient en principe être adoptées avant la fin de l'année.
- La Ligue s'attaque aux insultes -
Ce tour de vis a peut-être commencé à porter ses fruits puisque l'Atletico Madrid, par exemple, a banni du stade Vicente-Calderon tous les symboles et drapeaux du "Frente Atletico", un groupe radical dont plusieurs membres ont été impliqués dans la rixe mortelle du 30 novembre.
Quant à la Ligue espagnole, elle a choisi de s'attaquer également à la violence verbale alors que plusieurs joueurs ont fait l'objet d'injures ces derniers mois, parfois à caractère raciste comme dans le cas du Brésilien Dani Alves, visé au printemps par le jet d'une banane à Villarreal.
La semaine dernière, la LFP a ainsi dénoncé plusieurs clubs, dont le Real Madrid et le FC Barcelone, auprès d'une commission mixte de lutte contre la violence, après des insultes lancées par des supporteurs, notamment contre la star argentine Lionel Messi .
Enfin, le ministère espagnol de l'Intérieur a limogé deux coordinateurs responsables de la sécurité à l'Atletico Madrid et à La Corogne. Et le match de l'Atletico de dimanche soir contre Villarreal (0-1), qui était classé à haut risque, a donné lieu au déploiement d'un important dispositif policier, symbole de la volonté des autorités d'endiguer au plus vite les phénomènes de violence dans les stades espagnols.