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Quatre longueurs d'avance avant le sprint final: le FC Barcelone a distancé le Real Madrid dimanche dans le clasico du Championnat d'Espagne (2-1) mais pas assez pour s'estimer serein, d'autant que le club catalan semble rattrapé par les ennuis judiciaires.
. Un Barça moins en contrôle
Ces dernières années, l'élégant jeu de passes du Barcelone de Josep Guardiola (2008-2012) s'est souvent heurté au Real très défensif et ultra-réaliste de José Mourinho (2010-2013). Mais par un curieux retournement des choses, c'est le Real qui a séduit dimanche, dans le sillage d'un très bon Luka Modric , même si les Madrilènes ont trop gâché offensivement.
Le Barça, lui, s'est montré pragmatique: les Catalans ont marqué sur coup de pied arrêté puis en contre, sans afficher leur habituelle domination dans l'entrejeu (51% de possession seulement).
C'est peut-être la grande révolution introduite cette saison par Luis Enrique. Son Barça est meilleur sur phases arrêtées et plus direct dans le jeu pour trouver les flèches offensives Lionel Messi , Luis Suarez et Neymar.
Des armes contraires au sacro-saint jeu de passe barcelonais, mais nécessaires selon Luis Enrique. "Ce sont des recours footballistiques importants, a expliqué le technicien. L'adversaire joue, lui aussi, et il faut savoir s'adapter". Avec le risque de devenir trop dépendant du trident de devant.
. Suarez en jambes, Neymar à la peine
Au Camp Nou, Luis Suarez a été le meilleur des trois attaquants barcelonais et son but, un beau contrôle en pleine course suivi d'une frappe croisée entre deux défenseurs, est digne des plus grands.
"L'action est à la portée de très peu de joueurs. C'est pour ça que nous l'avons recruté et je suis ravi qu'il soit décisif", a commenté Luis Enrique.
Ce but a permis à ses complices du trio "MSN", Messi et Neymar, de se libérer et de trouver ses espaces. Auparavant, l'Argentin et le Brésilien avaient été étouffés par la défense madrilène et n'ont brillé que par intermittence, Messi étant passeur décisif sur le premier but, inscrit par Jérémy Mathieu.
Si Neymar a beaucoup raté et semble à la peine depuis un mois, ce match mitigé ne remet néanmoins pas en cause l'excellente forme de Messi. Sans avoir marqué, l'Argentin garde la tête du classement des buteurs (32 buts) de Liga devant Cristiano Ronaldo (31) et sa fin de match en trombe a fait oublier son entame discrète.
. Obstacles sportifs... et judiciaires
Avec encore 10 journées à disputer, le Barça a une avance notable. Mais il n'a pas comblé dimanche son retard à la différence de buts particulière sur le Real (défaite 3-1 à l'aller).
En outre, un mois d'avril éprouvant l'attend: coup sur coup, les Catalans iront à Séville (5e) en Liga et à Paris en quart de finale de Ligue des champions, puis ils recevront Valence (3e) et le PSG. Et ce juste avant un derby, toujours brûlant, sur la pelouse de l'Espanyol Barcelone! Quant au Real, il affrontera Séville et Valence début mai et aura aussi un obstacle de taille en C1 contre l'Atletico.
Difficile de croire que les deux grands d'Espagne feront le plein de points dans cette folle dernière ligne droite.
D'autant que le calendrier judiciaire pourrait bien s'immiscer dans le programme sportif: lundi, le parquet de l'Audience nationale a requis deux ans et trois mois de prison contre le président barcelonais Josep Maria Bartomeu et sept ans contre son prédécesseur Sandro Rosell pour des délits fiscaux présumés liés au transfert de Neymar en 2013. Le procureur a également requis une amende de 22,2 M EUR pour le club.
Ces réquisitions sont la dernière étape avant le renvoi devant un tribunal. Signe que malgré l'embellie sportive, les turbulences ne sont pas près de cesser au Camp Nou, en pleine année d'élections à la présidence du club.