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En offrant, d'une chevauchée fantastique ponctuée d'un but plein de sang froid, la Coupe du Roi au Real Madrid mercredi aux dépens du rival honni Barcelone (2-1), le Gallois Gareth Bale a mis huit mois pour commencer à justifier le montant record de son transfert de l'été dernier.
Contrairement à Steve Austin, le héros de la série "l'homme qui valait trois milliards", Bale ne fait pas exploser de balle de tennis en la serrant dans sa main, il n'a pas d'oeil bionique et vaut "seulement" près de 100 millions d'euros (91 selon son club). Une somme jamais atteinte dans le monde du foot, jusqu'à ce que le club Merengue la débourse pour arracher le joueur à Tottenham.
Mais à la vue de son sprint à peine contrarié par un vain coup d'épaule de Bartra, l'attaquant madrilène a donné l'impression qu'il courrait peut-être aussi vite que le personnage incarné par Lee Majors. Bien plus vite en tout cas que le défenseur catalan totalement débordé malgré l'écart de trajectoire imposé au Gallois, qui a ensuite réussi à garder toute sa lucidité pour tromper Pinto. Le tout à la 85e minute d'un clasico intense en finale de la Copa del Rey.
"Jouer 84 minutes et dans la suivante réussir cette course est très impressionnant. Ça montre juste quel athlète incroyable il est", s'enflamme Paul Clement, l'adjoint anglais de Carlo Ancelotti .
- Une course de 'Gareth Bolt' -
Et pour un peu plus mesurer l'exploit d'ores et déjà sanctifié de l'attaquant gaucher, Marca, le quotidien sportif pro-Real, a recomposé jeudi matin en sa Une la course de "Gareth Bolt", longue de 58 mètres et chronométrée à un vitesse moyenne de 27 km/heure.
Pourtant, après la rencontre, l'intéressé lui-même n'a pas paru plus épaté que cela par son action, rappelant en toute modestie en avoir marqué un similaire avec le pays de Galles contre l'Islande le 5 mars dernier: "En fait j'en ai inscrit un comme ça avec le pays de Galles il n'y a pas si longtemps, en devant courir hors des limites du terrains".
"Là, j'ai juste essayé de contourner le joueur, je ne l'ai pas vu revenir, j'étais juste focalisé sur l'idée d'avoir ce ballon et marquer", a expliqué le Gallois de 24 ans qui venait de marquer son 20e but de la saison.
Mais plus que le but inscrit entre deux équipes nationales de deuxième rang, celui de mercredi fera forcément le tour du monde de par l'importance, toute autre, qu'il revêt. Avec au bout une 19e Coupe d'Espagne pour le Real Madrid dont la joie s'accompagne forcément de la détresse des Barcelonais qui sont sur le point de tout perdre en cette fin de saison, eux qui pouvaient tout gagner il y a encore 10 jours.
- 'Un sentiment incroyable' -
A titre individuel, ce but vient évidemment enjoliver pour Bale une première saison madrilène que d'aucuns auraient qualifié de cahin caha avant cet énième rendez-vous de la saison à fort enjeu. Après des premiers matches insipides et quelques pépins physiques qui ont retardé sa mise en route, on avait surtout souligné le faible impact de Bale lors des deux premiers clasicos perdus en Liga et lors des duels musclés face à la force montante qu'est l'Atletico.
Ces fameux matches, où on attend nécessairement au tournant les grands joueurs, les stars, tout du moins ceux qui ont coûté tant d'argent et dont on attend un rapide retour sur investissement, Bale les avait jusque-là traversés sans peser, sans briller, parfois pour ne pas dire trop souvent dans l'ombre de l'omnipotent Cristiano Ronaldo .
Mais mercredi, le Ballon d'or 2013 était encore contraint au forfait en raison d'une cuisse douloureuse et Bale a forcé son destin, son but parachevant de la plus belle manière sa meilleure prestation à ce jour sous le maillot blanc. Impliqué, volontaire, constamment dangereux dans ses prises de balles, il a été le leader d'attaque qu'il fallait à Madrid.
"C'est un sentiment incroyable, c'est mon premier trophée, qui sera je l'espère le premier d'une longue série", jubilait Bale qui n'a pas fini de courir avec le sprint final en Liga et la demi-finale de Ligue des champions contre le Bayern Munich.