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A dix mois de l'Euro-2016, la première liste de la saison dévoilée jeudi par le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps pour les matches amicaux contre le Portugal (4 septembre) et la Serbie (7 septembre) sera tout sauf anodine et servira déjà d'indicateur en vue de cette échéance majuscule.
Il reste encore du temps avant que les positions ne soient définitivement figées pour la constitution du groupe des 23 mais les absents à ce double rendez-vous pourront mesurer le chemin qui leur reste à parcourir pour faire partie de l'aventure.
Le patron des Bleus n'est pas un adepte de l'ouverture ou des essais à tout-va et il a jusqu'ici donné la priorité aux "mondialistes", n'ouvrant les portes de Clairefontaine aux bizuths qu'à doses homéopathiques. Pas sûr qu'il modifie sa politique malgré les deux défaites d'affilée face à la Belgique (4-3) et l'Albanie (1-0), qui sont venues s'ajouter à un revers cinglant à domicile contre le Brésil (3-1), deux mois plus tôt.
Ces contre-performances ont certes fissuré le bel édifice bâti depuis près de deux ans mais le réservoir français n'est pas non plus extensible à l'infini. La France doit en outre se racheter après ces déconvenues et Deschamps ne va peut-être pas prendre le risque de lancer des novices au moment de défier Cristiano Ronaldo et sa bande à Lisbonne, avant de se frotter trois jours plus tard à Bordeaux à des Serbes toujours compliqués à jouer.
Au-delà des blessures, "DD" va tout de même jeter un oeil aiguisé sur les temps de jeu de chacun, une donnée capitale au moment de boucler la liste des 23 en mai 2016.
- Les interrogations Sakho et Lacazette -
Le cas de Mamadou Sakho est à cet égard assez problématique en défense. Le joueur de Liverpool n'a pas encore disputé la moindre minute en trois journées de Championnat d'Angleterre et ne semble pas faire partie des plans de son entraîneur Brendan Rodgers. En attendant un éventuel départ de l'ancien Parisien, que va décider le sélectionneur au sujet de son vice-capitaine, titulaire habituel en charnière centrale aux côtés de Raphaël Varane?
Deschamps doit se creuser la tête d'autant que Laurent Koscielny (Arsenal) a de son côté manqué le choc contre Liverpool lundi pour des douleurs au dos. Pas de soucis en revanche pour les autres arrières régulièrement convoqués (Varane, Mangala, Evra, Trémoulinas, Zouma, Sagna, Debuchy).
Au milieu, les cadres (Matuidi, Pogba, Cabaye, Schneiderlin) sont tous sur le pont et il ne devrait pas y avoir de places pour des nouveaux, même si Moussa Sissoko, blessé aux adducteurs avec Newcastle le 15 août, est incertain. Geoffrey Kondogbia, qui a réussi ses débuts avec l'Inter Milan, est donc un postulant sérieux malgré sa terne production en Albanie.
Le secteur offensif est soumis à une double interrogation. Que va faire Deschamps de Karim Benzema , qui vient à peine d'effectuer son retour à l'entraînement avec le Real Madrid après trois semaines d'arrêt en raison d'une blessure à une cuisse? L'attaquant N.1 des Bleus, touché à l'époque aux adducteurs, avait déjà déclaré forfait pour les rencontres contre la Belgique et l'Albanie en juin.
L'autre question concerne Alexandre Lacazette. En méforme et souffrant du dos, le meilleur buteur de L1 la saison dernière (27 réalisations) traverse une passe délicate. Sa présence n'est donc pas non plus garantie, au contraire des autres attaquants (Giroud, Griezmann, Valbuena, Payet, Fekir).
Si Benzema ou Lacazette ne sont pas appelés, le très prometteur Anthony Martial (19 ans), l'un des rares Monégasques à avoir surnagé en barrages de Ligue des champions contre Valence, pourrait avoir sa chance, Loïc Rémy n'étant pas entré en jeu avec Chelsea en 3 matches de Premier League.
Enfin, chez les gardiens, la stabilité devrait prévaloir (Lloris, Mandanda, Ruffier).