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© AFP/Franck Fife
Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps
lors d'une conférence de presse avant France-Italie, le 12 novembre 2012 à Clairefontaine-en-Yvelines
Un mois après l'exploit réussi en Espagne (1-1), l'image et la perception de l'équipe de France ont singulièrement évolué et le sélectionneur Didier Deschamps compte bien capitaliser sur cette performance marquante mercredi en Italie pour en finir avec des années d'errements en bleu.
Y a-t-il eu un avant et un après 16 octobre? Une partie de la réponse sera délivrée lors du match amical à Parme. Mais le nul ramené de Madrid sur un but d' Olivier Giroud inscrit dans les arrêts de jeu et plus globalement la prestation collective des Bleus ont déjà opéré une réelle rupture, aussi bien aux yeux des principaux acteurs que du public français.
Le scénario du match (ouverture du score espagnole, penalty arrêté par Lloris avant l'égalisation in extremis de Giroud), la résistance acharnée opposée aux artistes ibériques et le coaching gagnant de Deschamps ont ranimé une flamme éteinte durant plus de six ans.
"Il y a eu des émotions fortes et collectives qui font plaisir à voir. Pour en avoir parlé avec beaucoup de personnes, le fait d'avoir vibré a certainement créé un attachement un peu plus important à cette équipe de France", a estimé Deschamps lundi.
"Cela donne de la tranquillité, de la confiance aux joueurs, a-t-il ajouté. On peut faire toutes les campagnes de com', en disant: +tout va bien, le groupe vit bien+, c'est ce qui se passe sur le terrain qui est la vérité. Donc c'est là-dessus que je veux m'appuyer pour l'avenir."
D'où la stabilité dans l'élaboration de la liste des 23 pour l'Italie qui ne compte que deux "nouveaux" par rapport au mois dernier ( Yoann Gourcuff , Dimitri Payet).
"Il y a un groupe qui s'est créé", a expliqué Deschamps.
Chez les joueurs perce également le même sentiment, celui d'avoir redonné du plaisir aux supporteurs, encore sous le choc des désillusions en cascade vécues depuis le Mondial-2006.
© AFP/Franck Fife
Le Français Bafetimbi Gomis lors de la conférence de presse avant France-Italie le 12 novembre 2012 à Clairefontaine-en-Yvelines
"J'ai pris le TGV, j'ai côtoyé des gens de toutes origines. J'étais fier et on était tous heureux. On a vu des Français vibrer derrière leur écran, toute la France a vibré, pas seulement les joueurs", a ainsi témoigné l'attaquant Bafétimbi Gomis avant de rendre hommage au mode de fonctionnement de Deschamps.
"A l'Euro, les Français étaient restés sur leur faim, là ils ont vu une équipe de France aller vers l'avant, montrer des valeurs et des vertus, a indiqué le Lyonnais. Il y a un travail qui est fait depuis un certain moment, le coach a pris le relais et a beaucoup insisté sur l'image qu'on devait avoir".
Et de révéler que les "règles de vie", instaurées par le sélectionneur pour enrayer le désamour des Bleus et en finir avec les problèmes récurrents de comportement, sont désormais placardées sur les portes des chambres au Centre national de Clairefontaine.
Reste à ne pas dilapider l'héritage. Deschamps ne s'est pas empêché de rappeler dans un sourire que le point arraché en Espagne n'avait pas empêché les Bleus de dégringoler encore un peu plus au classement Fifa, passant de la 13e à la 18e place. La France a sans doute payé son revers à domicile quatre jours avant face au Japon en amical (1-0) au Stade de France. Signe que l'édifice est encore fragile.
"On n'était pas les plus nuls avant, on n'est pas devenus meilleurs que l'Espagne après, a-t-il commenté. On ne peut pas prétendre aujourd'hui être à la hauteur du vice-champion d'Europe (l'Italie, ndlr) mais le nul en Espagne est un passage important. Les images qui ont le plus de poids sont celles qui se passent sur le terrain, à travers l'enthousiasme, l'envie, la détermination face à une équipe qui est la meilleure du monde et d'Europe. Ca n'a pas de prix et il faut capitaliser sur ce qu'on a réalisé il y a un mois."