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© AFP/Franck Fife
Noël Le Graët le 6 septembre 2013 à Tbilisi, en Géorgie
Le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a estimé mercredi dans un entretien à l'AFP qu'"une notion de confiance s'est installée" chez les Bleus avec leur qualification pour le Mondial-2014, avant un Euro-2016 très attendu en France.
Q: Avez-vous ressenti un soulagement avec cette qualification ?
R: "Franchement oui. Il vaut mieux se réveiller avec cette victoire que dans la difficulté. C'est mieux pour tout le monde, pour le foot amateur, pour les pros, pour la Fédération, pour tous les Français qui aiment le foot. Même pour ceux qui ne l'aiment pas."
Q: Quel aurait été l'impact économique d'une élimination ?
R: "On est qualifié. Mais tous les budgets qu'on présente aux assemblées générales sont pessimistes, on aurait équilibré. Il y aurait eu des discussions un peu plus longues mais tout le monde, parmi les gros partenaires avaient déjà donné leur accord. Mais ça n'aurait pas mis en cause l'aide au foot amateur, ni les salariés sur le territoire national, ni l'aide technique."
Q: Comme prévu, le contrat de Didier Deschamps court désormais jusqu'en 2016, aurait-il pu en être autrement en cas d'élimination ?
R: "Depuis Kiev, je répète que le contrat avec Didier était signé pour quatre ans. Si effectivement il n'y avait pas eu de qualification on aurait rediscuté, pour voir si l'un ou l'autre souhaitait continuer ou arrêter. Mais son contrat était signé depuis deux ans. Ma volonté a toujours été de travailler avec lui."
Q: Votre discours après la défaite à Kiev à l'aller (2-0) a-t-il contribué à faire prendre conscience aux joueurs de l'enjeu de ces barrages ?
R: "Après Kiev il y a eu une déception folle de l'environnement en général. Tout le monde a eu un petit coup de blues. Moi en tant que patron, je me devais de prendre la trajectoire inverse. Il vaut mieux alors +choquer+ pour que tous soient réunis et mobilisés."
Q: Une équipe est-elle née avec cet exploit ?
R: "Je le pense, je l'espère en tout cas. Du gardien à l'avant-centre, c'était une réussite collective. Je pense qu'il y a une notion de confiance qui s'est installée dans leur tête."
Q: Très souvent, on a eu l'impression d'un décalage entre les performances des joueurs en clubs et celles en Bleus...
R: "Ils sont talentueux dans leur club, c'est un peu le reproche que je leur faisais."
Q: Pensez-vous que cette qualification peut être l'amorce d'une réconciliation entre les Bleus et leur public?
R: "Je trouve. Quand Giroud a pris le micro pour chanter la Marseillaise avec tous ses copains, je vous assure ce n'était pas prémédité. C'était un moment de fierté. C'est une étape forte, il y avait 14 millions de spectateurs sur TF1 avec 46% de part de marché. Cela veut dire qu'un téléviseur sur deux était branché sur le match. On a beau dire que personne n'aime, les gens ne sont pas non plus masos à ce point-là pour voir l'équipe de France perdre".
Q: Quel sera l'objectif pour le Mondial? Préparer l'Euro-2016?
R: "Il faut faire le mieux possible. Après le Brésil, on n'aura plus que des matches amicaux. C'est à la fois sympa mais ce n'est pas la même chose que la compétition. Dire qu'on va au Brésil pour préparer l'Euro-2016 n'a pas de sens. Il y a deux ans d'écart, ce ne sera pas les mêmes joueurs."
Q: L'Euro en France sera tout de même l'évènement à ne pas manquer pour le football tricolore...
R: "Cela bouleverse le football français. La France du football est en train de changer et la L1 doit être patiente. On a longtemps pleuré parce qu'on n'avait pas de stades mais à partir de l'été 2015, le nombre de places assises, de VIP et de populaires n'aura rien à voir avec ce qu'on a vu hier et aujourd'hui. La France doit pouvoir progresser."
Q: Avez-vous été blessé par les critiques violentes qui se sont abattues ces dernières semaines sur l'équipe de France?
R: "C'était excessif. Je le dis depuis un moment. S'attaquer à un ou deux joueurs, ce n'est pas élégant. On peut toujours parler de tactique, de méforme et de jeu mais quelques fois je peux comprendre un joueur qui dérape, j'aurai peut-être fait pire par moments."
Q: Cela explique la clémence dont a bénéficié Patrice Evra après ses attaques contre des consultants audiovisuels?
R: "C'était une erreur de jeunesse même si ce n'est pas un gamin. Evra est bien vu au sein du vestiaire, il est titulaire à Manchester United depuis de nombreuses années. Il est irréprochable et il est une cible facile pour ceux qui ne savent pas écrire."