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© AFP/Franck Fife
Franck Ribéry (à droite) avec Karim Benzema
lors d'un entrainement le 2 septembre 2013 à Clairefontaine-en-Yvelines
Le patron de l'équipe de France, c'est Franck Ribéry, et plus que jamais: le milieu gauche aborde les matches qualificatifs au Mondial-2014, auréolé d'un statut de meilleur joueur européen qui se double d'une grande exigence.
"Bien sûr", il croit au Ballon d'Or. Cette éventuelle récompense viendrait couronner une année 2013 exceptionnelle marquée par un triplé Ligue des champions-Championnat-Coupe d'Allemagne et dont découlait ce titre de meilleur joueur européen de la saison 2012-2013, remis par le président de l'UEFA Michel Platini vendredi dernier, et en devançant les monstres sacrés Lionel Messi et Cristiano Ronaldo .
Mais en attendant, il y a une qualification à la Coupe du monde au Brésil à négocier. Et ce n'est pas vraiment une formalité, entre une tournée aux confins de l'Europe, en Géorgie vendredi et au Belarus le mardi suivant, et de probables barrages en novembre, à hauts risques.
Karim Benzema muet depuis un an, les Bleus sans aucun but au compteur depuis quatre matches, l'équipe de France se raccroche à son unique joueur de très haut niveau.
© AFP/Franck Fife
Franck Ribery lors d'un entrainement avec l'équipe de France le 2 septembre 2013 à Clairefontaine-en-Yvelines
"Franck est et restera un exemple pour tout le monde, par ce qu'il a accompli, c'est un devoir pour tout joueur d'être aussi performant que lui", souligne l'arrière droit Bacary Sagna .
Ribéry (30 ans), joueur le plus capé de l'effectif (74 sélections, 12 buts), note le gouffre qui sépare son Bayern de ses Bleus, criant contre la Belgique en amical à la mi-août (0-0), quitte à tomber de haut.
"J'ai demandé à certains joueurs de faire la passe à 15 mètres, pour créer le décalage et accélérer le jeu, se souvient-il. C'est des petits trucs, certains joueurs n'ont pas assez d'expérience, n'osent pas. Une diagonale ou une transversale va faire le décalage, on ne le fait pas, alors qu'au Bayern ça se fait automatiquement."
"Libéré"
"Quand je joue avec des jeunes au Bayern, ils ne se posent pas de question, complète-t-il. Ici, quand un joueur rate quelque chose, il perd confiance, il ne se sent pas bien, il a peur d'être critiqué, d'avoir une mauvaise note... Au Bayern, quand on rate un match, ça arrive, on ne peut pas toujours être au top."
"Ce que je vis au Bayern, c'est complètement différent, il y a des automatismes qu'on n'a peut-être pas encore trouvé en équipe de France, résume-t-il. Au Bayern, tout le monde connaît les qualités des joueurs. En équipe de France, c'est différent parce qu'il y a beaucoup de nouveaux joueurs, qui viennent, qui partent, des blessures, il y en a qui jouent peu en club, c'est des petits détails importants."
Surtout, il y a cette "solidarité" dans le club allemand qui tranche avec ce que "Francky" constate en sélection, cette tendance qu'ont les champions d'Europe à "courir les uns pour les autres".
Si le N.7 est au-dessus de la mêlée parmi les Bleus, il n'a pas toujours en sélection son niveau bavarois. Il "travaille pour", espère que son ami Benzema trouvera enfin la faille, et estime avoir fait "de bonnes prestations en équipe de France" et même des "matches très bons" contre l'Allemagne et l'Espagne.
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Franck Ribéry (à droite) avec Karim Benzema
et Eric Abidal
le 2 septembre 2013 à Clairefontaine-en-Yvelines
Il se sent en tout cas désormais totalement "libéré": les démons de Knysna et du Mondial-2010 et le désamour avec le public français sont bel et bien enterrés.
Cette résurrection, l'intéressé la met sur le compte de son "mental", et se dit conscient de la particularité de son parcours: "Je ne sais pas si je suis un modèle, mais je peux être un exemple pour beaucoup de personnes, pour avoir remonté la pente comme je l'ai fait".
Comme à ses débuts au Mondial-2006, lorsqu'il avait été adoubé par Zinedine Zidane , "Francky" aime toujours "rigoler et détendre l'atmosphère", selon le jeune Eliaquim Mangala, mais c'est aussi devenu un joueur que l'on écoute, qui dit avoir "beaucoup discuté avec Samir" Nasri, passé lui aussi par une période noire en Bleu. Alors c'est qui le taulier?