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© AFP/LOIC VENANCE
Blaise Matuidi
, buteur avec l'équipe de France contre le Cameroun à La Beaujoire, le 30 mai 2016
"Charo", diminutif de charognard, son surnom, a toujours faim: Blaise Matuidi a surmonté un début de saison laborieux au Paris SG et les critiques d'un style peu étincelant pour demeurer un des piliers des Bleus de Didier Deschamps .
Matuidi (29 ans), c'est un peu le bras gauche du sélectionneur, comme on dit en politique: l'endurant soutier attaché au travail de l'ombre, voire aux basses ?uvres quand il faut mettre le pied, un peu à l'image de DD joueur...
Et bras gauche du patron des Bleus, le milieu relayeur ou défensif l'est quasiment au sens propre: pour la troisième saison de suite, Matuidi était assis à gauche de Deschamps sur la photo officielle, sur celle de 2016-2017 prise mardi.
Ce n'est pas anodin: son pendant droit fut auparavant Karim Benzema et désormais Antoine Griezmann , c'est-à-dire le leader technique du secteur offensif.
Au centre de la photo trône la star Paul Pogba , joueur le plus cher de la planète, mais Deschamps, interrogé sur le très bon match de "la Pioche" aux Pays-Bas (1-0), avait tenu à y associer son compère du milieu défensif: "Il y a aussi des gestes qui ne font pas forcément lever les foules, dans la transmission et la récupération, où (Pogba) a été performant avec Blaise Matuidi ".
- 'L'un des plus réguliers' -
Hormis un trou d'air contre la Bulgarie (4-1) juste avant, Matuidi est resté régulier et performant avec les Bleus, même davantage qu'au PSG, où son début de saison a été perturbé par ses velléités de transfert à la Juventus, avant d'être rassuré par la direction du club qui lui a même proposé une prolongation de contrat.
Chez les Bleus, c'est un cadre: avec 54 sélections (8 buts) depuis sa première en septembre 2010, celui qui a déjà porté le brassard plusieurs fois compte parmi les plus capés du groupe actuel, derrière le capitaine Hugo Lloris (84 sélections), le revenant Patrice Evra (80) et l'attaquant Olivier Giroud (57).
D'où des responsabilités de leader, comme il l'a confié à L'Equipe de mardi: "J'essaie de l'être. Quand Pat (Evra) était absent, moi et quelques autres, on se sentait encore plus responsables. Beaucoup de jeunes ont intégré ce groupe et il faut les encadrer, essayer d'avoir les mots justes, apporter notre expérience. J'ai quand même assez de matches pour avoir un certain ressenti".
© AFP/FRANCK FIFE
Blaise Matuidi
avec le PSG contre le FC Bâle, en Ligue des champions, le 1er novembre 2016 au St Jakob-Park
Dans le même quotidien, il a relativisé le débat sur son statut de titulaire au PSG, et donc chez les Bleus, qui serait menacé par l'éclosion d'Adrien Rabiot: "Mais depuis cinq ans, ça a toujours été comme ça me concernant. J'ai toujours répondu présent et je répondrai toujours présent. Je sais qu'en une année je peux être l'un des plus réguliers d'un effectif et le jugement le plus important reste celui du coach".
Et le coach des Bleus ne lui mégote pas sa confiance, quand celle d'Unai Emery a été plus fluctuante: déjà remplaçant lors des trois premières journées, Matuidi n'avait pas été titularisé par l'entraîneur parisien pour le clasico contre Marseille du 23 octobre en L1 (0-0).
- "Il ne lâche jamais rien" -
Mais son excellente rentrée en jeu contre l'OM lui a permis d'être de nouveau aligné d'entrée lors des trois matches suivants, avec un but à la clef contre Bâle en Ligue des champions (2-1).
La menace Rabiot existe néanmoins, car le jeune chevelu de 21 ans présente une meilleure technique et une conduite de balle plus sûre que celles de Matuidi.
"C'est un modèle, on peut le voir comme un rival aussi parce qu'on évolue au même poste mais c'est quelqu'un que je connais bien puisqu'on est dans le même club", a avancé Rabiot mardi à l'occasion de sa première convocation dans un rassemblement classique des Bleus (après avoir été réserviste pour l'Euro-2016).
"C'est surtout un exemple parce qu'il ne lâche jamais rien, il a toujours envie de plus, je pense que c'est la bonne mentalité, a-t-il ajouté. Et avoir des joueurs comme ça devant moi, ça me tire vers le haut et ça ne peut être que bénéfique". Pour les Bleus aussi.