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"Ils ne sont pas en vacances": le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps a voulu mettre en garde ses joueurs lundi contre tout risque de démobilisation au moment de lancer le dernier stage de la saison, marqué par deux amicaux contre la Belgique et l'Albanie, les 7 et 13 juin.
A quoi peut bien servir ce long rassemblement de deux semaines, au terme d'un exercice harassant pour la grande majorité des internationaux? "A travailler plus, s'est félicité Didier Deschamps . Ca nous permettra de faire des tests physiques en prévision de la période de préparation avant l'Euro, pour avoir des évaluations et des repères importants. On aura la possibilité de faire un travail spécifique plus important."
A un an de l'Euro-2016 organisé en France, le sélectionneur est bien content d'avoir ses joueurs sous la main durant 15 jours mais veut à tout prix se prémunir contre le précédent fâcheux de juin 2013. Il y a deux ans, la tournée en Amérique du Sud avait viré au fiasco avec deux revers cinglants en Uruguay (1-0) et au Brésil (3-0) qui avaient plombé le moral des troupes pour quelques mois et compliqué singulièrement la fin des qualifications pour le Mondial-2014.
Le contexte est fort différent cette fois. En 2013, Deschamps avait été mis devant le fait accompli puisque le voyage en Amsud avait été décidé avant sa nomination à la tête des Bleus et il n'avait pu qu'en constater amèrement les dégâts. Rien de tel cette année.
- États de forme disparates -
L'unique danger réside dans les états de forme disparates des joueurs qui risquent de rendre ardue la tâche de Deschamps. Les pensionnaires de Ligue 1, de Premier League anglaise et de Liga espagnole ont en effet bouclé leur saison avec leurs clubs depuis une semaine. Mais certains ont dû faire du "rab", à l'image des joueurs d'Arsenal (Giroud, Koscielny), vainqueurs de la Cup samedi, des deux Parisiens Blaise Matuidi et Yohan Cabaye , qui ont soulevé la Coupe de France samedi, de Benoît Trémoulinas, lauréat de l'Europa League avec le FC Séville mercredi, et de Mathieu Valbuena (Dynamo Moscou) dont le championnat russe s'est conclu samedi.
Hugo Lloris (Tottenham) a lui eu droit à une tournée en Asie et Océanie avec son club alors que les deux joueurs de Manchester City (Sagna, Mangala) reviennent d'Amérique du Nord.
Il faut bien sûr ajouter à cette liste les deux "Juventini" Paul Pogba et Patrice Evra , sur le pont jusqu'au 6 juin et la finale de la Ligue des champions. Le sélectionneur a tenu à les convoquer pour la dernière semaine, histoire de mobiliser toutes les énergies à douze mois de la grande échéance européenne. Mais dans quel état physique et mental débarqueront-ils à Clairefontaine juste avant un déplacement pas vraiment emballant en Albanie?
- La vie sans Benzema -
L'identité du premier adversaire au programme (Belgique) devrait au moins faciliter le travail de Deschamps au moment de motiver ses troupes. Le sélectionneur n'a pas oublié que la dernière confrontation des Bleus avec une nation majeure avait tourné à la catastrophe (défaite 3-1 contre le Brésil, le 26 mars au Stade de France), effaçant les succès obtenus contre l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1) au lendemain du Mondial-2014.
Il a donc hâte de revoir ses joueurs à l??uvre devant une telle opposition et les Diables Rouges de Hazard, De Bruyne ou Fellaïni, des rivaux possibles en 2016, sont les adversaires idoines pour pouvoir situer le potentiel actuel des Bleus.
"C'est une très bonne nation, de haut standing, quart de finaliste de la Coupe du monde, 4e au classement Fifa, avec des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs européens. C'est un match de prestige", a-t-il expliqué.
L'absence sur blessure de Karim Benzema (cuisse) va aussi être l'occasion de tester une animation offensive de substitution. Olivier Giroud aura donc forcément le beau rôle face aux Belges et aux Albanais. Nul doute aussi que les deux prodiges lyonnais Alexandre Lacazette et Nabil Fekir auront aussi l'opportunité de se montrer et d'éventuellement marquer des points.
Le secteur préoccupe en tout cas Deschamps puisque les deux seuls bizuths des Bleus depuis la Coupe du monde (Fekir, Ntep) sont des attaquants.