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Quatre jours après avoir affirmé son intention de sanctionner les Espoirs, le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps a tenu lundi à justifier la convocation de Layvin Kurzawa, celui par qui le scandale est arrivé lors du barrage de l'Euro-2015, en mettant en avant la "logique sportive".
Le défenseur monégasque (22 ans) avait été le grand absent de la première mouture de la liste de 23 joueurs concoctée pour les deux derniers rendez-vous de l'année contre l'Albanie (le 14 novembre à Rennes) et la Suède (le 18 novembre à Marseille). Malgré une défense décimée, notamment côté gauche, il n'était pas question ce jour-là pour Deschamps d'offrir une promotion à Kurzawa dont l'attitude douteuse avait sérieusement terni l'image des Bleuets en Suède (4-1), le 14 octobre.
La séquence montrant le joueur de l'ASM en train de chambrer les Suédois en mimant un salut militaire de la main après avoir réduit le score pour les Français ne pouvait que laisser des traces indélébiles sur son avenir international, au moins pour quelques mois. Mais les circonstances en ont décidé autrement et poussé le patron des Bleus à revoir en partie sa position.
Au forfait déjà acté de Patrice Evra s'est en effet ajouté dimanche celui de Benoît Trémoulinas (gros orteil du pied gauche), obligeant Deschamps à trouver un remplaçant à la hâte pour accompagner le Parisien Lucas Digne au poste d'arrière gauche, effectuant ainsi un virage à 180 degrés.
"Je suis amené à prendre des positions et j'aime bien m'y tenir, a-t-il déclaré lundi au 1er jour du rassemblement à Clairefontaine. Mais je n'ai pas de regret à avoir. Si je dois revenir sur ma positon, je n'ai pas de souci avec ça. Je ne suis pas non plus inflexible. L'intérêt est celui de l'équipe de France. J'ai deux forfaits, j'ai dû modifier ma position en raison d'une logique sportive".
- 'Il y a un cadre de vie et des règles' -
Deschamps a avoué qu'il aurait forcément une discussion en "face à face" avec Kurzawa qui "n'arrivera pas avec les clairons et les trompettes" pour sa première apparition en A. Il a ainsi voulu effacer toute idée de laxisme ou de laisser-aller, lui qui n'avait pas hésité à se passer des services de Samir Nasri pour le Mondial-2014 pour assurer une paix sociale.
"Il y a un cadre de vie et des règles. Tout le monde est logé à la même enseigne. Ce sera le cas pour Layvin et les autres joueurs qui seront amenés à venir en équipe de France. Je suis rigoureux, pas inflexible, mais par rapport à certaines valeurs et règles je ne bougerai pas c'est sûr", a-t-il expliqué.
Il n'empêche, la venue du Monégasque fera à coup sûr parler, d'autant que le hasard a de nouveau placé les Suédois sur sa route.
Les Scandinaves auront beau jeu de crier à la provocation mais le sélectionneur a souhaité balayer tout malentendu en affirmant ne pas y avoir "pensé". Bien au contraire, Deschamps assume jusqu'au bout son choix: "Je ne sélectionne jamais à reculons, si je prends Layvin, c'est pour avancer".
Il est fort probable en effet que Kurzawa, considéré depuis longtemps comme l'un des grands espoirs à gauche de la défense, aurait figuré d'emblée dans la liste dès jeudi sans son incartade avec les Bleuets et que son comportement lors du barrage retour en Suède peut être finalement mis sur le compte d'une erreur de jeunesse.
L'indisponibilité de Trémoulinas n'a fait que rétablir l'ordre logique et sportive des choses, la seule qui compte finalement aux yeux de Deschamps.