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Le jeune milieu des Bleus Adrien Rabiot aux prises avec Jonathan Kodjia de la Côte d'Ivoire, au stade Bollaert de Lens, le 15 novembre 2016
Adrien Rabiot et Ousmane Dembélé, 40 ans à eux deux, ont connu une première titularisation en équipe de France opposée comme le jour et la nuit, en match amical contre la Côte d'Ivoire (0-0) mardi à Lens.
Cette grande première pour chacun d'eux, pour clore la belle année 2016 des Bleus finalistes de l'Euro et prendre date dans la construction du groupe en vue du Mondial-2018, s'est lestée d'un voile: Rabiot est sorti à un quart d'heure du terme, victime d'un pépin aux ischio-jambiers, et Dembélé dès la mi-temps, après 45 minutes laborieuses.
Rabiot est plus âgé (21 ans contre 19), mais Dembélé avait déjà revêtu le maillot bleu en A, avec deux apparitions contre l'Italie et le Belarus en septembre. Au jeu des comparaisons, c'est pourtant le premier qui a gagné.
Le relayeur a rayonné, reproduisant en Bleu son niveau affiché au PSG: sorties de balle impeccables, chevauchées pour éclairer le jeu, présence dans l'impact de l'entrejeu.
"J'ai beaucoup à apprendre ici, même si j'ai un autre statut en club. J'ai beaucoup de respect pour ceux qui sont déjà là". Les mots du bleu parmi les Bleus la semaine dernière à Clairefontaine étaient empreints d'humilité. Sur le terrain, aucun profil bas.
Car qui aurait cru, tombé de la lune, que ce longiligne et chevelu N.15 étrennait sa toute première cape? Le Parisien, titularisé en milieu relayeur gauche, a dicté le tempo en alternance avec Paul Pogba , son pendant droit, en première période, et l'impression laissée n'était pas celle de 43 sélections d'écart...
- Roublardise -
Il a procuré le premier frisson au stade Bollaert-Delelis en plaçant une tête trop croisée sur corner (3e). Il a aussi déséquilibré Max-Alain Gradel dans la surface (52e), sans que l'arbitre ne bronche. Une roublardise qui s'appelle jouer avec le feu quand l'arbitre siffle, et avoir de l'expérience quand il s'en abstient...
Après la pause, Rabiot était associé à N'Golo Kanté à la récupération, donc dans un rôle plus reculé. Aucun problème pour le Parisien, toujours avide de circuler au coeur du jeu.
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Adrien Rabiot au marquage de l'Ivoirien Cheick Doukouré à Bollaert en amical, le 15 novembre 2016
Et la qualité de Kanté à ses côtés, lui qui avait été la victime du fameux réagencement de l'équipe en cours d'Euro pour mettre Antoine Griezmann en neuf et demi, pose décidément à Didier Deschamps un problème de riche au milieu.
Rabiot est un "faux jeune", du fait de sa présence parmi les réservistes de l'Euro-2016, mais surtout de son expérience en club, avec déjà 146 matches professionnels pour 15 buts, dont "une vingtaine de matches de Ligue des champions", comme l'a souligné Didier Deschamps .
Dembélé, lui, en est un vrai: il a découvert le haut niveau il y a un an seulement, avec Rennes, et mis le feu à la L1 par son explosivité assortie d'efficacité, dès ses débuts (12 buts et 5 passes décisives en 29 matches).
Transféré au Borussia Dortmund à l'été 2016, il fait son apprentissage du très haut niveau en Ligue des champions, et a réalisé un début de saison très correct (2 buts et 6 passes décisives en 15 apparitions sous le maillot du club allemand), grâce notamment à sa bonne entente avec le buteur Pierre-Emerick Aubameyang.
- Dembélé égaré -
De quoi faire dire à l'ailier droit, samedi dernier, qu'il a "passé un cap".
Pourtant, "Dembouz" (son pseudonyme sur Twitter) est resté mardi dans le droit-fil de ses deux timides entrées en jeu en septembre - peu aidé, il est vrai, par l'arrière droit Djibril Sidibé.
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Ousmane Dembélé est freiné par le défenseur ivoirien Wilfried Kanon à Bollaert, le 15 novembre 2016
De bonnes intentions, bien sûr, une sensation que quelque chose peut se passer... mais rien ne se passe, sinon plusieurs pertes de balle, quelques passes à contre-temps, des hésitations, celles d'un joueur égaré.
Comme lorsqu'il ne s'amène pas bien le ballon alors qu'il a l'occasion de se retrouver seul devant le gardien (27e), ou qu'il frappe au but sans conviction (33e). A son actif néanmoins, un bon débordement suivi d'un centre qui donnera un corner (41e).
Dembélé a encore le temps de grandir, de s'affirmer et de parer de bleu son talent. Deschamps l'attend en tout cas au tournant.