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Le retour en équipe de France de Lassana Diarra menace clairement la position de Yohan Cabaye devant la défense, mais les deux hommes ont tenté mardi de mettre en avant les bienfaits de la concurrence et d'écarter toute idée de rivalité entre eux.
Le service de presse des Bleus avait bien fait les choses en proposant les deux milieux de terrain comme menu aux journalistes présents au Centre National du football à Clairefontaine. D'un côté, Diarra, dont la dernière sélection remonte au 11 août 2010 mais qui n'en finit pas d'impressionner sous les couleurs marseillaises depuis le début de saison. De l'autre, Cabaye, sentinelle N.1 des Tricolores, forcément mis sous pression par l'arrivée d'un joueur de 30 ans, passé par des clubs aussi prestigieux que le Real Madrid et Chelsea.
Comment peuvent-ils cohabiter alors que se joue déjà une possible place de titulaire dans l'optique de l'Euro-2016 face à l'Arménie, jeudi à Nice, et au Danemark, dimanche? Pour le moment, chacun joue la carte du collectif et se dit "à la disposition du coach", selon la formule consacrée.
Diarra (28 sélections), qui avait annoncé en 2013 sa retraite internationale, alignant 15 mois sans jouer avant de débarquer à l'OM, ne pouvait logiquement que faire profil bas avant de regoûter aux Bleus.
- Pas de "statut" -
"Je suis extrêmement content et motivé, a-t-il déclaré. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées, je suis un écorché vif. Mais le passé c'est le passé. Il y a eu beaucoup d?incompréhensions et de frustrations mais maintenant mon énergie est focalisée sur le futur. Quand on a connu ce que j'ai connu ces 15 derniers mois, c'est un plaisir d'être là pour apporter ce que je sais faire en équipe de France. Je ne suis pas dans le calcul."
Diarra a ainsi réfuté disposer d'un "statut" à part malgré ses états de service et son CV: "Les joueurs sont ensemble depuis 3 ans, il y a un train en marche et c'est à moi de m'adapter, de trouver des repères et de m'impliquer."
Un discours dans la lignée de celui de Didier Deschamps . "Je ne vais pas lui coller un statut. Il y a de la concurrence, il le sait et il y est habitué. Il faut qu'il trouve sa place dans le groupe", a admis le sélectionneur lundi.
Difficile pour Deschamps d'ouvrir en grand les portes de l'équipe à un joueur qui les avait claquées avec fracas il y a deux ans. D'où cette prudence légitime du technicien français.
- Diarra a "acheté un décodeur" -
Mais son "image brouillée", selon ses propres termes, Diarra l'assume. Il a expliqué dans un grand sourire avoir "acheté un décodeur" pour éviter les malentendus qui ont pollué son parcours, lui qui était un titulaire indiscutable sous l'ère Raymond Domenech avant de connaître une énorme désillusion juste avant la Coupe du monde 2010 en raison d'une maladie sanguine liée à l'altitude.
"Je suis un peu plus mature, plus âgé, a-t-il ajouté. 15 mois d'absence, ça forge. Je suis passé par plusieurs étapes mais quand on a la chance de faire le métier qu'on aime et de vivre de sa passion, il faut en profiter. C'est une énergie positive. Un Euro en France, dans mon pays, c'est un objectif".
De quoi inquiéter Cabaye? Pas le moins du monde à en croire le milieu de Crystal Palace (29 ans, 40 sélections, 3 buts).
"La concurrence, il en faut, a-t-il estimé. Lassana est un très grand joueur, ça ne peut qu'augmenter le niveau de l'équipe. Si +Lass+ peut apporter ses qualités et son expérience, tout le monde sera gagnant."
"La concurrence m'a toujours boosté, encore faut-il qu'elle soit saine", a-t-il poursuivi en une allusion à ses déboires au PSG (2014-2015) où il n'a jamais percé, incapable de déboulonner l'un des membres du fameux trio Verratti-Motta-Matuidi. Mais Cabaye ne se fait pas de soucis chez les Bleus. "La concurrence est saine ici", a-t-il indiqué. Pour l'instant.