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Les Brésiliens du Shanghai SIPG Hulk et Oscar se congratulent après un but contre les Australiens des Sydney Wanderers, en Ligue des Champions d'Asie, le 28 février 2017 à Sydney
Les clubs de football chinois de 1re division (Super League) ont dépensé un montant record de 388 millions d'euros lors du mercato d'hiver, notamment avec le transfert d'Oscar (ex-Chelsea) et malgré des restrictions visant les dépenses "irrationnelles".
Le marché des transferts s'achève mardi en Chine, et éclipse le précédent record établi en 2016 lors de la même période (345 millions d'euros). Pour le deuxième hiver consécutif, le montant dépasse par ailleurs celui déboursé par les équipes de Premier League (259 millions d'euros), selon le site spécialisé Transfermarkt.
En décembre, le milieu brésilien Oscar a été transféré pour 60 millions d'euros (record d'Asie) au Shanghai SIPG. Il devrait y percevoir un salaire annuel de 24 millions d'euros, faisant de lui le deuxième footballeur le mieux payé au monde.
Un montant le plaçant juste derrière l'attaquant Carlos Tevez (ex-Manchester City), qui a rejoint le club chinois rival du Shanghai Shenhua pour une rémunération de 38 millions d'euros par saison, selon la presse argentine.
Les rumeurs de ces dernières semaines envoyant Wayne Rooney (Manchester United) et Cristiano Ronaldo (Real Madrid) en Chine se sont finalement dégonflées. Mais d'autres grands noms ont rejoint la Super League chinoise: le Belge Axel Witsel (Tianjin Quanjian, ex-Zenit Saint-Pétersbourg), le Brésilien Alexandre Pato (Tianjin Quanjian, ex-Villarreal), le Nigérian John Obi Mikel (Tianjin Teda, ex-Chelsea) ou encore le Portugais Ricardo Carvalho (Shanghai SIPG, ex-Monaco).
- 'Très injuste' -
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Principaux transferts dans le football chinois
La signature d'Oscar et celle de Carlos Tevez sont intervenues avant l'annonce par les autorités d'une série de restrictions contre les dépenses "irrationnelles".
Les revenus des joueurs seront désormais "limités de façon raisonnable" et les clubs de Super League ne pourront aligner que trois joueurs étrangers par match, contre quatre auparavant.
La décision "est très injuste pour les équipes ayant déjà recruté des joueurs, et un avantage inespéré pour les autres", souligne Mark Dreyer, du site internet China Sports Insider.
Certains clubs ont payé d'onéreux transferts pour des footballeurs étrangers, qu'ils doivent continuer à payer mais ne peuvent désormais utiliser pleinement.
Sans compter les recrutements qui ont capoté: le président du Tianjin Quanjian avait ainsi assuré vouloir faire signer Diego Costa (Chelsea), Edinson Cavani (PSG) ou Radamel Falcao (Monaco), mais avoir jeté l'éponge suite aux restrictions.
"Les grosses dépenses vont se poursuivre", nuance cependant Tom Elsden, de la société de gestion de marque Mailman Group, basée à Shanghai. "La Chine continuera d'attirer de grands noms, simplement en raison des salaires qui sont proposés."
Les sommes payées pour les transferts de Witsel (20 millions d'euros) et Pato (18 millions d'euros) en témoignent.
- La Chine devant la France -
Les montants dépensés vont parfois bien au-delà des prix du marchés: en recrutant des stars étrangères, les patrons de clubs cherchent ainsi à s'attirer les bonnes grâces du président chinois Xi Jinping, fan de ballon rond, à l'heure où le pays ambitionne de devenir une puissance du foot.
Des excès que les autorités veulent désormais freiner: les clubs chinois sont sommés d'orienter davantage leurs dépenses vers la formation de joueurs chinois (gage de croissance à long terme) plutôt que de tout miser sur le recrutement de stars étrangères aux performances éphémères.
Car l'équipe de Chine n'occupe actuellement qu'une piètre 86e place mondiale au classement Fifa, derrière l?État caribéen de Trinité-et-Tobago (84e) et les îles Féroé (82e).
Les nouvelles mesures "permettent au football national d'être protégé. Tout en continuant à autoriser le championnat à attirer des footballeurs de classe mondiale", salue M. Elsden.
La Chine est devenue en 2016 le 5e pays le plus dépensier sur le marché des transferts internationaux, selon un rapport de la Fifa, à 451 millions de dollars (426 millions d'euros). L'année précédente, elle n'était que 20e du classement.
Si elle reste loin derrière la Premier League anglaise (1,3 milliard d'euros dépensés), elle surpasse désormais la Ligue 1 (196 millions d'euros) et le championnat portugais.