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Pas encore assis dans le onze-type du Real Madrid, Raphaël Varane n'en est pas moins un titulaire indiscutable en équipe de France où ses performances tutoient régulièrement l'excellence, comme ce fut encore le cas samedi face au Portugal et à Cristiano Ronaldo (2-1).
Contrairement à ce que prétend l'adage, Varane est bien "prophète en son pays". Depuis que Didier Deschamps en a fait sa clef de voute de la charnière centrale, dans la foulée de l'exploit homérique contre l'Ukraine (3-0) en barrage retour qualificatif pour le Mondial-2014, le stoppeur français ne l'a jamais déçu.
Pas même en quart de finale de la Coupe du monde, lorsque Hummels lui est pourtant monté dessus pour catapulter sa tête dans le but, ouvrant la voie d'un 4e sacre mondial à l'Allemagne. Comment en vouloir en effet à un joueur de 21 ans, si talentueux, si prometteur et qui a été cette fois-là battu à l'expérience, à l'engagement ?
Depuis, Varane, plus consciencieux et déterminé que jamais, s'attelant à gommer le moindre point faible, fait en sorte de ne plus se faire piéger par qui que ce soit. Pas même par Cristiano Ronaldo , qui en a fait l'amère expérience au Stade de France.
"Face au meilleur joueur du monde", qui, il est vrai, ne joue pas dans sa Seleçao avec la même sérénité, ni dans les mêmes conditions idéales qu'au Real, le Français a été impérial dans sa mission défensive, annihilant avec une facilité parfois déconcertante les attaques de CR7.
"Je me suis senti plutôt bien en jambes, même si c'est avant tout une performance collective, a-t-il relevé après la rencontre. On a contrôlé Cristiano (Ronaldo), on connaît tous ses fantastiques aptitudes et le fait qu'il n'ait pas marqué est bien pour nous. On a été solides derrière."
Probablement que pour Varane -l'intelligence faite joueur-, lire les courses de la star portugaise, anticiper ses actions, appuyer là où ça lui fait le plus mal a été facilité du fait qu'il le côtoie, l'observe et apprend de lui depuis trois ans en club.
- "Assurance tout risque" -
Ce qui ne lui confère pas pour autant un statut de titulaire chez les Merengue où Carlo Ancelotti semble lui préférer en ce début de saison Sergio Ramos et Pepe. Ce dernier était d'ailleurs également présent dans les rangs portugais et si sa performance a été correcte malgré un Benzema buteur et passeur, il est difficile d'ignorer la classe d'écart qui le sépare de l'ancien Lensois.
Rien n'étant jamais acquis, il faudra à Varane de la ténacité pour convaincre Ancelotti, qui n'a pas de raison de changer ce qui fonctionne. Mais si le technicien italien a vu le match de samedi, il n'aura pu rester insensible devant sa prestation impressionnante.
Une performance saluée par Deschamps: "Même s'il est jeune, Varane a une assurance, une confiance. Défensivement il va vite, il est intelligent, il sait comment se placer. Il a eu des coups à rattraper avec Cristiano, notamment en vitesse et pourtant Cristiano va vite. Il est en pleine confiance".
Qu'importe sa situation au Real, le sélectionneur sait qu'il possède en Varane "l'assurance tout risque" de sa défense, que ce soit aux côtés de Sakho, son partenaire le plus régulier, Koscielny, Mathieu ou Mangala, qui ne lui a pourtant pas facilité la tâche avec des approximations qui auraient pu coûter cher sans sa vigilance de tous les instants.
Sur les dix matches joués cette année, tous avec Varane d'entrée, les Bleus n'ont encaissé que 5 buts. Et, enjoint, comme Pogba, de prendre le pouvoir en Bleu après la Coupe du monde, il est naturellement devenu un de ces leaders dont l'équipe de France a besoin pour paver sa route vers l'Euro-2016.
"J'essaie d'être calme, tranquille, posé, réfléchi. J'aime bien avoir cette analyse, essayer d'améliorer tactiquement ce qu'on peut faire sur le terrain ensemble. J'essaie de guider mes partenaires", dit-il, prophète en son pays.