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© AFP/GABRIEL BOUYS
Jacques Rousselot, président de Nancy et candidat à la présidence de la FFF, en conférence de presse, le 7 mars 2017 à Paris
"La fédération n'appartient à personne", a assuré dans un entretien à l'AFP publié jeudi Jacques Rousselot, principal challenger du sortant Noël Le Graët pour l'élection à la présidence de la Fédération française de football (FFF) le 18 mars.
QUESTION: Etes-vous confiant sur vos chances de succès?
REPONSE: "C'est une élection, on n'est jamais sûr de rien. En tout cas, les co-listiers et moi-même avons fait le +travail+ comme on dit. On a essayé de convaincre nos électeurs du bien fondé de notre programme, de ce qu'on souhaitait faire demain avec une fédération plus ouverte. Je pense qu'on a été écouté, on verra le résultat samedi lors du vote. Cela va être très, très serré d'un côté comme de l'autre. A mon avis, cela sera du 51/49 ou 52/48".
Q: Vous attendiez-vous à toutes ces attaques lors de la campagne?
R: "Non. C'est vrai que c'est difficile parce que, encore une fois, chacun défend ses idées, son programme et malheureusement, on est obligé d'en arriver à des excès qui ne correspondent pas forcément à la personnalité de certains. C'est la première fois que je fais une campagne électorale. Il a fallu que je me mette dans la peau du personnage. J'ai fait un Paris-Moscou-Pékin en rallye-raid en 1992, c'était très dur physiquement et moralement. Mais je pense qu'une campagne fédérale est presque aussi dure (rires). Elu ou pas, on reprendra chacun nos vies respectives. J'espère qu'on se saluera tranquillement la semaine prochaine."
Q: Qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter à la présidence de la FFF?
R: "C'est surtout le fait que pendant deux ans le président sortant m'avait laissé entendre que je serai son digne successeur à condition d'être élu, bien évidemment. Je ne m'étais jamais projeté sur le fait d'être candidat, c'est lui qui m'a mis ça en tête. C'est vrai qu'à un moment, lors de ma grande déception, j'ai dit: +Bon, j'arrête tout+. Et puis, poussé par mes camarades du monde professionnel et amateur, je me suis remis en selle pour emmener une liste. Ca va faire un petit challenge, on va opposer nos idées et surtout revendiquer un mode de fonctionnement différent".
Q: Que faut-il changer?
R: "Il n'y a peut-être pas suffisamment d'écoute, trop de pouvoir donné à l'administration générale et trop de confiscation du pouvoir des élus, ce qui ne leur permet pas de pouvoir éventuellement faire remonter les choses de la base vers le haut. C'est trop vertical à mon sens".
Q: Vous faisiez partie de l'équipe sortante, tout comme vos co-listiers Denis Trossat et Joël Muller. Pourquoi ne pas avoir exprimé cela plus tôt?
R: "On est restés loyaux parce qu'on était respectueux du président. Même s'il y a des choses que vous dites en interne, on n'avait pas à les mettre sur la place publique. On attendait la fin du mandat. Quand vous êtes une équipe de dix et qu'il y en a cinq ou six qui ne repartent pas, dont trois qui s'en vont comme nous, dans un gouvernement on dit qu'il y a crise de gouvernance. Le Graët a eu son mandat, il a fait le boulot tout comme l'ont fait précédemment (Fernand) Duchaussoy, (Jean-Pierre) Escalettes ou (Claude) Simonet. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice. La FFF n'appartient à personne, elle appartient aux deux millions de licenciés, aux dirigeants et je crois que nous n'en sommes que les modestes représentants. Il ne faut jamais l'oublier".
Q: Si vous êtes élu, quelle sera votre première mesure?
R: "Je proposerai dès mon élection de passer à deux mandats maximum. Cela permettra véritablement une alternance, il n'y aura plus ce combat de chiffonniers demain. C'est important. Le foot n'a pas besoin de +guéguerre+ interne."
Q: Didier Deschamps a pris position en faveur de Noël Le Graët, vous l'avez déploré?
R: "Je suis respectueux de la liberté de chacun, de la liberté de parole. Chacun peut s'exprimer, on est en démocratie. Je n'ai pas à juger. Il y a une complicité qui s'est instaurée entre le président et le sélectionneur, c'est tout à fait normal. Après, qu'il prenne position c'est son droit. Si demain, nous sommes élus je lui tendrais la main. Il apprendra à me connaître et je pense qu'on arrivera à bien travailler ensemble. Sauf si lui ne le souhaite pas ou ne le veut pas".
Propos recueillis par Yassine KHIRI.