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Loin des tabloïds anglais friands de ses frasques à Liverpool, El Hadji Diouf termine tranquillement sa carrière en Malaisie et à 34 ans rêve de se lancer dans les affaires ou la politique dans son pays natal, le Sénégal.
Le joueur formé à Sochaux, passé par Rennes et Lens, avant d'être un de ces enfants terribles du foot dont raffole l'Angleterre (Liverpool, Bolton, Sunderland et Blackburn), était en fin de contrat à Leeds (D3) et évolue depuis novembre dernier pour Sabah, en 2e division malaisienne.
Hasard de la vie, c'est à Kuala Lumpur que son "grand ami", l'ancien président de la Fédération sénégalaise de foot Mamadou Diagna Ndiaye, a été élu lundi à la fonction prestigieuse de membre du Comité international olympique lors d'un congrès du CIO. Pour l'occasion, M. Ndiaye avait convié de nombreux proches et Diouf ne pouvait pas manquer "cet événement pour le sport sénégalais", comme il le confie à l'AFP après avoir donné rendez-vous dans un grand hôtel de la mégapole malaisienne.
Déjà ambassadeur de bonne volonté du Sénégal, Diouf est déjà proche de nombreux responsables de son pays. "J'ai le projet de devenir businessman après le football et je pense aussi à la politique car ma vie, je n'ai pas envie que d'autres la prennent en charge. J'ai envie de changer les choses dans le sport en Afrique, pourquoi ne pas être au ministère des sports", rebondit-il d'ailleurs.
- Metsu, "mon père" -
En attendant sa reconversion, alors que la fin de sa carrière approche, le "Lion du Teranga" n'y va pas par quatre chemins pour évoquer ceux qui ont compté dans son parcours: "Le plus important, c'est Bruno, lui c'est mon père!". Bruno Metsu , ce "sorcier blanc" qui avait emmené le Sénégal en quart de finale du Mondial-2002, après avoir notamment battu au premier tour la France (1-0), alors championne du monde et d'Europe en titre.
"Il n'y a pas eu de moment plus intense. Et il faut le dire, pas de moment plus fort et beau que l'enterrement de Bruno...". Le silence s'installe, l'émotion est véritable.
Mort d'un cancer, Metsu, qui s'était converti à l'islam, a été inhumé au Sénégal. "Avec son fils, j'ai accompagné son cercueil dans l'avion qui l'a ramené vers le Sénégal, il est maintenant chez lui".
Son vrai père, Boubacar Diallo, fut lui attaquant du Réveil de Saint-Louis, parti ensuite en France (Rouen) et qui porta le maillot du Benfica. "Mon seul regret, c'est de ne l'avoir jamais vu jouer", confie El Hadji à propos de son géniteur, toujours en vie.
Son autre mentor, c'est "Rolland" Courbis, qui l'avait fait venir à Lens, club qui quelques années plus tôt l'avait jugé insuffisant pour son centre de formation.
Après une saison 2001/2002 où Lens termine 2e et où il inscrit 10 buts, El Hadji est très convoité. "Tous les clubs étaient à mes pieds, Manchester United, Barcelone, le Real Madrid". Il choisit les Reds. "Le fait que Houllier (l'entraîneur) était français a compté pour moi, je ne regrette pas mon choix".
- "Je me battais sur le terrain" -
L'aventure chez les Reds tourne court, à la suite de plusieurs incidents (crachats, accident de voiture sans permis). Il entame quatre saisons à Bolton où il retrouve son meilleur niveau, sous les ordres d'un entraîneur "à l'anglaise", Sam Allardyce. "Là j'ai pris plus de plaisir avec de grands joueurs comme Okocha, Hierro, Candela, Anelka... Sam nous donnait des consignes et Jay-Jay (Okocha) nous disait: +on joue comme on aime+. On pratiquait le plus beau football d'Angleterre et on a terminé 6e deux ans de suite".
Six ans et d'autres aventures plus tard, il est sur le point "d'atterrir dans le Golfe" Persique mais est convaincu par le discours et le contrat offert par les dirigeants de Sabah.
Et quand il regarde sa carrière dans le rétroviseur, quel est le plus grand moment? "Le Mondial en Corée du Sud. Un bon musulman, ce dont il rêve c'est d'aller à La Mecque et tout bon footballeur rêve du Mondial. Giggs ou Cantona ont été grands, mais il leur manque une chose, avoir joué la Coupe du monde".
Et des regrets? Notamment ce côté impulsif sur les terrains? "C'est aussi ce qui m'a fait connaître. Si les gens m'aiment c'est parce que je me battais sur le terrain". "Et comme nous le disait notre père Bruno Metsu : tout le monde peut jouer au football mais ce sont les hommes qui gagnent les matches".