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© AFP/FRANCK FIFE
Patrick Kluivert
, directeur du football du Paris Saint-Germain, le 14 décembre 2016 au Parc des Princes lors du match de Coupe de la Ligue face à Lille
Désormais sanglé dans son costume cintré, Patrick Kluivert en impose comme directeur du football du Paris SG. Mais Barcelone, où l'ex-attaquant a joué six ans avant de revenir mercredi en Ligue des champions, se souvient d'un grand buteur, mais aussi d'un caractère "un peu turbulent".
. Le grand buteur
A quoi pensera le Néerlandais au moment de retrouver le Camp Nou où il a évolué avec succès de 1998 à 2004? Désormais dirigeant du PSG, qui joue mercredi en Catalogne en huitième de finale retour de C1 (aller: 4-0), Patrick Kluivert , 40 ans, ne devrait en tout cas pas économiser ses sourires ultra-brillants.
L'ancien international a été très heureux au Barça, explique à l'AFP Mike Verweij, co-auteur de l'autobiographie du joueur, publiée en 2006 aux Pays-Bas. "A titre personnel, son passage à Barcelone a été très réussi. Il correspond aussi à sa meilleure période en équipe nationale", explique ce journaliste du quotidien De Telegraaf.
Arrivé en Catalogne en 1998, après son but victorieux en finale de la C1 1995 avec l'Ajax Amsterdam puis un séjour mitigé à l'AC Milan, Kluivert a notamment remporté une fois le Championnat d'Espagne (1999). Sa fin de carrière a en revanche été plus instable à Newcastle (2004-05), Valence (2005-06), Eindhoven (2006-07) puis Lille (2007-08).
Avec son toucher de balle, sa finesse technique malgré son imposant gabarit (1,88 m), l'Amstellodamois était certes critiqué en Espagne pour ses multiples occasions manquées. Mais il a laissé sa trace au Barça et inscrit 122 buts en 257 matches, rejoignant le top 10 des meilleurs marqueurs de l'histoire du club. Et il reste "sans doute comme l'un des meilleurs avant-centres qu'ils aient eu" à Barcelone, estime Mike Verweij.
. La 'mauvaise réputation'
L'évocation de son nom fait poindre un sourire malicieux sur le visage de certains anciens coéquipiers. "Je le connaissais bien, il était un peu filou", se remémore ainsi auprès de l'AFP l'ex-international espagnol Alfonso Pérez, qui l'a côtoyé (2000-2002).
"Depuis, il a pris du plomb dans la tête, il est devenu beaucoup plus sérieux et je crois qu'il va très bien jouer son rôle de directeur sportif du Paris Saint-Germain", prend soin de préciser l'ancien Marseillais. Mais comme joueur, Kluivert "avait un caractère un peu... turbulent, c'est le mot!", s'amuse-t-il.
Le Néerlandais a en effet eu beaucoup de mal à se défaire d'une réputation de joueur pas toujours sérieux, voire un peu fêtard.
"Comment pouvez-vous jouer pendant six ans avec Barcelone sans être quelqu'un de sérieux?", s'insurge toutefois Mike Verweij. Selon le journaliste néerlandais, l'investissement en 2003 de Kluivert dans le "Carpe Diem Lounge Club", un bar de plage, restaurant et boîte de nuit était une simple manière de faire fructifier ses revenus, comme par ailleurs d'autres affaires dans l'immobilier.
Alors Kluivert, faux enfant terrible? Pour son biographe, sa "mauvaise réputation" remonte à 1995: à 19 ans, le Néerlandais avait tué quelqu'un dans un accident de voiture alors qu'il roulait à 104 km/h en pleine agglomération, où la vitesse était limitée à 50 km/h. Le joueur avait purgé sa peine, mais son image en était restée durablement marquée.
. La carrure pour le job?
Depuis, Patrick Kluivert est devenu père de famille - son fils Justin joue sous le maillot de l'Ajax Amsterdam - et il a logiquement gagné en maturité.
"Depuis qu'il a rencontré son épouse Rossana Lima en 2006, elle a une très bonne influence sur lui", glisse aussi le biographe de la "Panthère" néerlandaise, surnom de Kluivert au Barca. "Elle l'aide beaucoup et rend la situation très stable chez lui".
Ce que l'intéressé ne nie pas: "Rossana m'a donné un ultimatum: si je continuais avec ma vie d'avant, elle disparaissait", a confié un jour Kluivert dans les colonnes de Mundo Deportivo.
Après avoir caressé un temps la carrière d'entraîneur, notamment comme adjoint du sélectionneur néerlandais Louis Van Gaal , le voilà dirigeant.
Son nouveau job au PSG l'amène désormais à beaucoup voyager. Et si sa nomination a surpris, son aura d'ancien joueur est un atout précieux: "C'est une bonne chose qu'il puisse assumer des fonctions importantes", plaide Alfonso Pérez. "Quand on sait qui il a été dans le monde du football... Cela lui vaut le respect des joueurs et tout est plus facile."
"Au Bayern Munich, à la Juventus Turin, tout le monde est désireux de s'entretenir avec lui. Il trouve toutes les portes ouvertes", complète Mike Verweij. "Lui non plus ne s'attendait pas à devenir directeur sportif du PSG, mais je pense qu'il peut faire le boulot très, très bien."