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La Premier League anglaise de football a dépassé les attentes et battu tous les records en vendant ses droits de diffusion TV au Royaume-Uni pour quelque 7 milliards d'euros aux opérateurs Sky et BT, qui conservent leurs parts pour les trois saisons débutant à l'été 2016.
L'opérateur historique Sky pourra diffuser en direct 126 matches par an sur cette période tandis que son ambitieux rival, BT, en a obtenu 42. Ils ont conservé la proportion de matches dont ils disposaient actuellement et aucun troisième opérateur ne s'est invité dans ce partage.
Les chiffres donnent le tournis ! Cette somme faramineuse de 5,1 milliards de livres (6,9 milliards d'euros, soit 2,3 milliards d'euros par saison) constitue un bond de 70% du montant des droits pour la période en cours (2013-2016), qui avaient déjà atteint un record.
Par rapport aux grands championnats européens, cela représente 2,25 fois les droits italiens (915 M EUR), 3 fois le montant de droits de la Ligue 1 française (748,5 M EUR), 2,8 fois ceux du championnat espagnol, où les clubs peuvent négocier leurs propres contrats, et presque 5 fois les droits allemands (485 M EUR)
En moyenne, les opérateurs britanniques vont débourser 10,19 millions de livres pour pouvoir diffuser chaque match (13,71 millions d'euros).
- Soulagement pour Sky -
"Sky Sports et BT Sports ont accompli un travail magnifique pour amener les matches aux fans et fournir des revenus qui permettent aux clubs d'investir dans le football, les installations, la formation des jeunes", a salué le directeur général de la Premier League, Richard Scudamore.
Dans le détail, Sky a obtenu cinq des sept lots attribués par la Premier League, dont les plus belles affiches du dimanche après-midi. Il a aussi obtenu celles du vendredi soir, une nouveauté pour la Premier League qui proscrivait jusqu'à présent tout match ce jour de la semaine.
Le puissant groupe de télévision satellitaire a immédiatement salué cet accord en vertu duquel il diffusera "trois fois plus de matches que tout autre opérateur, y compris les meilleurs matches et les créneaux les plus désirés".
Il s'agit clairement d'un soulagement pour Sky qui misait gros dans ce processus. En tant que diffuseur historique de la Premier League, il aurait perdu énormément en terme d'images vis-à-vis des téléspectateurs britanniques en cas d'échec.
BT, l'ancien British Telecom qui a lancé trois chaînes sportives à l'été 2013, est en effet très ambitieux et a conquis les droits de diffusion de la Ligue des champions au Royaume-Uni pour trois ans à partir l'automne 2014 contre un chèque de 1,2 milliard d'euros à l'UEFA.
Il n'a pu renverser l'empire Sky sur la Premier League mais a néanmoins gagné au change le samedi en obtenant le créneau de la fin d'après-midi au lieu ce celui du midi.
BT n'a, en outre, dû augmenter "que" de 30% le montant réglé à la Premier League, alors que Sky a cassé sa tirelire, avec une hausse faramineuse de 83% de sa facture.
- Juste derrière la NFL -
"La hausse des droits est énorme et cela montre la concurrence intense que BT a représenté pour Sky, le forçant à surenchérir", a souligné Joshua Raymond, analyste à la firme financière City Index.
"Sky avait le plus à perdre avec cet accord et a été contraint d'élever les enchères pour s'assurer les meilleurs lots, y compris les matches du dimanche après-midi qui attirent d'habitude l'audience la plus nombreuse", a-t-il ajouté.
Fait notable, aucun diffuseur nouveau n'apparaît, alors que l'américain Discovery et le Qatari beIN Sports étaient cités dans la presse comme des investisseurs potentiels. Cette course à l'échalote entre mastodontes a été depuis longtemps désertée par le groupe public BBC, tout heureux il y a peu d'avoir conservé pour 274 millions d'euros les droits des résumés pour sa vénérable émission hebdomadaire.
Forte de ces chiffres pulvérisés, la Premier League se classe juste derrière la Ligue de football américain (NFL) au classement officieux des disciplines pour les droits télévisés.
A titre de comparaison, Sky n'avait déboursé que 256 millions d'euros en 1992 pour cinq saisons. Ce nouvel épisode de l'inflation des droits devrait permettre au championnat anglais de continuer d'attirer les meilleurs talents, d'autant plus que la Premier League touche en outre des droits tirés des retransmissions à l'étranger (2,5 milliards d'euros).