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© AFP/Patrik Stollarz
L'attaquant du Borussia Dortmund Robert Lewandowski
, auteur d'un quadruplé face au Real Madrid, le 24 avril 2013 à Dortmund
Ce nom à rallonge avec ses "w" et son "ski", l'Europe du football va en bruisser d'ici la demi-finale retour: le nom de Robert Lewandowski a fait irruption mercredi soir dans la mémoire collective avec un quadruplé pour Dortmund à l'aller contre le Real Madrid (4-1).
Le-wan-dow-ski, quatre syllabes et autant de buts sur un seul match contre la bande à Jose Mourinho ! Alors qu'il n'en avait marqué qu'un lors des confrontations des deux clubs en phase de groupes (2-1, 2-2).
Le Polonais de 24 ans, qui a mis le Borussia sur la voie royale en vue de la finale, en est désormais à 10 réalisations en C1 cette saison, à deux longueurs de Cristiano Ronaldo , qui avait égalisé avant la pause. Et qui en fut réduit à l'état de spectateur, star auquel on volait, une fois n'est pas coutume, la vedette.
Lewandowski s'est offert un festin comme seuls huit joueurs avant lui l'avaient fait en Ligue des champions (si l'on excepte le quintuplé de Messi en mars 2012), mais il est le premier à le faire en demi-finale.
Certes, l'attaquant était bien connu en Allemagne, mais son efficacité devait être mise sur le grill continental. Et ce sont les Madrilènes qui s'y sont brûlé les mains, les pieds et le reste.
Le festival ? Toute la panoplie d'un pur avant-centre, capable de marquer dans toutes les positions, buts splendides ou quelconques, qu'importe, pourvu que ça rentre.
"Lewi" se jette pour reprendre au deuxième poteau un centre de Götze (8e); intercepte un ballon dans la surface à la limite du hors-jeu, se retourne et place le ballon près du poteau (50e); se décale d'une roulette "zidanesque" pour éviter Pepe et placer sa frappe en lucarne (55e); et enfin transforme un penalty d'une frappe puissante sous la barre (66e).
Le tir de ce penalty révélait la confiance, voire l'état de grâce dans lequel se trouvait le Polonais, qui a aussi tenté une grosse frappe lointaine et enroulée, sortie par Diego Lopez (78e). Il avait aussi raté une première occasion, en retard et trop excentré sur une frappe repoussée par Diego Lopez (7e).
Une confiance ou un mental peut-être héréditaire ou appris dès l'enfance, entre un père judoka et une mère volleyeuse. "Depuis des semaines mon nom est souvent cité. Mais je pense que je joue encore mieux sous la pression", avait-il aussi relevé en début d'année.
Pur avant-centre ? De fait, Lewandowski a très peu participé au jeu, posté devant. Mais pourquoi participer au jeu quand on est avant-centre de Dortmund et qu'on est abreuvés de ballons de Reus, Götze et Blaszczykowski ? Le Polonais fait donc figure de touche finale à un collectif bien huilé.
Arrivé en 2010 à Dortmund après avoir fait des merveilles au Lech Poznan en Pologne, Lewandowski passe une première année dans l'ombre du buteur des Jaune et Noir, le Paraguayen Lucas Barrios, avant de le supplanter et de terminer la saison avec 22 buts. Avec, cerise sur le gâteau, un triplé contre le Bayern en finale de la Coupe d'Allemagne pour le premier doublé du Borussia.
Depuis, "Lewi" a encore gagné en régularité, lui qui est actuellement le meilleur buteur de Bundesliga avec 23 réalisations (plus cinq passes décisives).
Alors forcément, le buteur attise les convoitises. Götze rejoindra le Bayern Munich la saison prochaine; son coéquipier partira-t-il également, quitte à désarticuler une équipe façonnée avec succès depuis trois ans par Jürgen Klopp ?