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© AFP/PATRIK STOLLARZ
Des policiers en faction devant le stade où se déroule le match entre l'équipe de football de Dortmund et celle de Monaco, le 12 avril 2017 à Dortmund, en Allemagne
Les autorités allemandes ont mis jeudi hors de cause dans l'immédiat leur principal suspect pour l'attentat de Dortmund et doivent à présent éclaircir de nombreuses zones d'ombre, à commencer par le bien-fondé de la piste "islamiste".
"L'enquête n'a pas permis jusqu'à présent de trouver d'éléments montrant que le suspect a participé à l'attentat", a indiqué le parquet antiterroriste dans un communiqué.
Il a certes a certes demandé le placement en détention de cet Irakien de 26 ans interpellé mercredi, mais pour "appartenance au groupe Etat islamique" lors d'un séjour passé en Irak.
Les enquêteurs se sont orientés rapidement vers la piste islamiste après l'attentat contre le bus de l'équipe de football de Dortmund, qui a fait mardi soir deux blessés juste avant un match de Ligue des Champions.
© AFP/Sascha Schuermann
Un policier en faction devant le stade où se déroule le match entre l'équipe de football de Dortmund et celle de Monaco, le 12 avril 2017 à Dortmund, en Allemagne
Ils avaient perquisitionné les appartements de deux hommes appartenant à cette mouvance et placé en garde à vue l'Irakien.
Le quotidien Bild affirme jeudi que le jeune homme, surveillé depuis longtemps, aurait tenu des propos "suspects" dans une conversation téléphonique, faisant penser aux autorités qu'il pouvait dissimuler des explosifs chez lui.
Les enquêteurs restent toutefois prudents depuis le départ, d'autant que plusieurs affaires comparables se sont soldées par l'interpellation rapide de suspects de cette mouvance, ultérieurement mis hors de cause.
- Lettre 'inhabituelle' -
"Il peut s'agir d'extrémistes de gauche, d'extrémistes de droite, de fans violents ou d'islamistes", a dit le ministre de l'Intérieur de la région de Dortmund, dans l'ouest de l'Allemagne, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ralf Jäger.
Selon Bild, deux militants des deux premières mouvances font d'ailleurs aussi l'objet de vérifications de la police.
© AFP/Thomas SAINT-CRICQ, Jean Michel CORNU
Allemagne : attaques et attentats depuis 2016
La police s'est orientée sur la piste islamiste après la découverte sur les lieux de l'attaque, en trois exemplaires, d'une lettre rédigée "au nom d'Allah".
Le texte appelle l'Allemagne à cesser de participer avec ses chasseurs Tornados à la lutte de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Syrie, faute de quoi de nouveaux attentats seront commis.
Mais son authenticité est en cours de vérification par le parquet et mercredi, Ralf Jäger a émis l'hypothèse d'une revendication falsifiée pour "créer une fausse piste".
"En elle-même, la lettre est inhabituelle", relevait le quotidien Die Welt mercredi, soulignant que le groupe jihadiste a par le passé revendiqué ses actes par vidéo ou communiqué. Par ailleurs, le texte retrouvé à Dortmund ne comprend "ni logo, ni drapeau de l'EI", ni signature, ni référence religieuse, dit-il.
La nature "terroriste" de l'acte ne fait en revanche plus de doute pour le parquet fédéral, qui s'appuie en particulier sur "les modalités" de cette attaque à l'explosif et sur la lettre de revendication.
- Dortmund mécontent -
Les trois engins qui ont détonné mardi soir au passage du bus de l'équipe de Dortmund, blessant le défenseur international espagnol Marc Bartra et un policier, avaient une "force explosive" de 100 mètres.
Ils contenaient des "tiges métalliques", dont l'une a terminé sa course dans le repose-tête d'un siège à l'intérieur du bus, a souligné le parquet, suggérant que le bilan aurait pu être plus lourd.
Reporté de près de 24 heures, le quart de finale aller de Ligue des champions entre Dortmund et Monaco s'est disputé mercredi soir sous haute sécurité.
Visiblement éprouvé, l'hôte allemand a perdu la rencontre 3 buts à 2 et son entraîneur Thomas Tuchel a vivement critiqué ensuite la décision de l'UEFA d'avoir fait jouer son équipe un jour seulement après l'attentat.
"Nous nous sommes sentis ignorés (...) Quelques minutes après l'attaque, on nous a dit qu'on devrait jouer, comme si on nous avait envoyé une canette de bière contre le bus", a-t-il accusé.
La présence policière avait été renforcée en ville et aux abords du stade, ainsi qu'à Munich (sud) où s'est déroulée mercredi soir, aussi sans incident, une autre rencontre de Ligue des Champions entre le club local du Bayern et Madrid, remportée 2 buts à 1 par les Espagnols.