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A moins de 100 jours du Mondial féminin au Canada, Laure Boulleau n'en a pas fini avec les instances de lutte antidopage: la footballeuse va être convoquée par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), suite logique de ses trois manquements à des contrôles en moins de 18 mois.
"L'AFLD nous a indiqués que Laure Boulleau serait convoquée" devant le Collège de l'agence, a expliqué à l'AFP Me Alexis Gramblat, avocat de Laure Boulleau.
"On s'attend à ce que malheureusement Laure Boulleau soit sanctionnée. Et si c'est le cas, on ne manquera pas d'aller devant le Conseil d'État", poursuit son conseil, alors que l'enjeu est de taille pour cette Coupe du monde au Canada avec les Bleues, qui arrive vite (6 juin-5 juillet).
Aucune date d'audience n'a été précisée - la procédure pouvant prendre deux à trois mois, ou moins - pour cette audience, dont l'avocat a précisé qu'elle serait ouverte aux médias.
"L'AFLD nous a demandés si nous souhaitions qu'elle le soit, et nous le souhaitons. Nous n'avons aucun secret et notre dossier est solide", a souligné le conseil de la joueuse.
La joueuse s'est vue notifier trois manquements à des contrôles le 29 mars 2013, le 25 février 2014 et le 10 juin 2014.
C'est justement à partir de trois manquements notifiés en moins de 18 mois qu'un sportif devient passible d'une infraction à la loi antidopage.
Or, la défense de la joueuse estime non valable le 3e manquement.
La prochaine audience devant le Collège de l'AFLD préfigure donc d'une bataille portant sur l'habilitation du préleveur qui a constaté l'absence de la joueuse, le 10 juin 2014.
- 'Le préleveur en question' -
"Le préleveur ne possédait pas toutes les habilitations. Notre dossier est solide. C'est un peu comme si quelqu'un recevait une contravention d'une personne qui n'est pas un policier et n'a pas l'autorisation d'en faire: tout le monde contesterait", a exposé l'avocat de la joueuse.
Vendredi, le Conseil d'État avait ouvert la voie à la poursuite de la procédure en déboutant la joueuse de son recours concernant justement la validité de ce 3e manquement.
En substance, le Conseil d'État a estimé qu'il ne lui revenait pas de statuer sur la validité de ce contrôle, la procédure n'étant pas encore allée à son terme.
"Selon la jurisprudence du Conseil d'État, il n'est pas possible de demander l'annulation d'un acte qui n'a pas d'effet par lui-même mais qui constitue simplement une étape dans une procédure qui doit conduire ou non à l'édiction d'une sanction", explique le Conseil d'État dans un communiqué.
En décembre, la Fédération française de football (FFF), saisie par l'AFLD comme le prévoit la procédure, avait décidé de ne pas sanctionner la joueuse.
Conformément à ses statuts, l'AFLD a toute latitude pour reprendre en mains un dossier qu'elle estime insuffisamment approfondi par une fédération.
Confortée par la décision du Conseil d'État, l'AFLD a logiquement décidé de le faire, ce qui ne préfigure en rien d'une sanction, la joueuse pouvait être relaxée. "On ne s'attend pas forcément à ce que l'AFLD reconnaisse son erreur", développe cependant l'avocat de la joueuse.