Happy Birthday : |
© AFP/FRANCOIS NASCIMBENI
Raymond Kopa
(d) et Paco Gento, coéquipiers à Madrid, lors du cinquantenaire de la finale Real-Reims, le 4 avril 2006, en Champagne
"Trois années inoubliables": en rejoignant en 1956 le Real Madrid, Raymond Kopa a ouvert en Espagne ce qu'il considérait comme "la meilleure période" de sa vie, bâtissant sa légende avec la conquête de trois Coupes d'Europe et du Ballon d'Or 1958.
Décédé vendredi à l'âge de 85 ans, Kopa aura été un précurseur en osant quitter le Stade de Reims pour Madrid à une époque où les mouvements de joueurs vers l'étranger étaient peu courants et où l'Espagne était très isolée internationalement sous la dictature franquiste.
Au Real, Kopa a rejoint une équipe de légende où figuraient certains des meilleurs attaquants de l'époque: l'Hispano-Argentin Alfredo Di Stéfano, l'Espagnol Paco Gento ou encore le Hongrois Ferenc Puskas , son idole.
"A mon époque, nous aurions pu jouer sur une seule jambe, cela aurait suffi. Nous étions une équipe exceptionnelle", racontait Raymond Kopa dans une interview au quotidien sportif madrilène Marca en janvier.
"Il y avait 120.000 spectateurs au stade Bernabeu. C'était quelque chose d'unique d'être au centre de l'attention de toute cette foule, aux côtés de tant de grands joueurs".
- Attaque de rêve -
Au sein de cette attaque de rêve, Gento occupait le flanc gauche, Kopa l'aile droite, Di Stéfano la pointe. Et cette équipe, intraitable, marqua l'histoire du football en remportant les cinq premières Coupes d'Europe des clubs champions dont la toute première face au Reims de Kopa (1956) puis les trois suivantes avec le Français, passé sous le maillot blanc du Real (1957, 1958, 1959).
Pour l'anecdote, le petit dribbleur français avait accepté l'offre du président madrilène Santiago Bernabeu quelques jours avant la finale 1956 au Parc des Princes (4-3).
"Beaucoup de gens m'ont critiqué en disant que j'avais joué différemment parce que l'accord était déjà conclu avec le Real. Mais pas du tout. J'ai tout donné", soulignait Kopa.
A Madrid, vexé d'être appelé "le Français" par un journaliste madrilène à son arrivée, il s'attacha par la suite à démontrer toute l'étendue de son talent: 30 buts en 103 apparitions. Au point d'obtenir le Ballon d'Or 1958, devenant le premier lauréat français.
"Ces trois années ont été inoubliables, la meilleure période de ma vie. J'ai rejoint la meilleure équipe d'Europe", résumait Kopa. Avant de repartir en France en 1959 pour monter sa marque d'articles de sport, tout en continuant à jouer au football, la passion de sa vie.