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© AFP/FRANCOIS NASCIMBENI
Raymond Kopa
(d) et son coéquipier à Madrid, Paco Gento, lors du cinquantenaire de la finale Real-Reims, le 4 avril 2006, en Champagne
Une Coupe d'Europe des clubs champions avec le Real Madrid, puis surtout une épopée légendaire avec les Bleus au Mondial et un Ballon d'Or décroché dans la foulée, le premier de l'histoire par un joueur français: l'année 1958 constitue l'apogée de la carrière de Raymond Kopa , décédé vendredi à l'âge de 85 ans.
Dans l'histoire du football mondial, l'année 1958 a évidemment marqué l'avènement du roi Pelé, gamin aux pieds d'or qui a remporté en Suède la première de ses trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970) avec le Brésil.
Mais dans la mémoire collective française, c'est la bande de Raymond Kopa , 26 ans à l'époque, et Just Fontaine , qui a marqué les esprits avec une 3e place historique, meilleure performance réalisée par les Bleus dans la compétition avant le sacre de 1998.
Une performance d'autant plus remarquable que les Bleus étaient loin d'être attendus. Entre l'accumulation de contre-performances lors de la saison 1957/58 - une victoire en sept matches ! -, et la défection de plusieurs internationaux d'origine algérienne juste avant la compétition, dont les cadres Mustapha Zitouni et Rachid Mekhloufi , pour rejoindre l'équipe du FLN, c'est même le scepticisme qui régnait.
Et pourtant, Kopa, fort de son statut de premier joueur français à avoir remporter la prestigieuse coupe d'Europe des clubs champions en 1957 (avec le Real Madrid), et son compère de l'attaque Just Fontaine , bien entourés par l'ossature du Stade de Reims, vont dynamiter les défenses adverses une à une.
Ils ont d'abord étrillé le Paraguay (7-3) avant de disposer de l'Ecosse (2-1), et de balayer l'Irlande du Nord en quart de finale (4-0). Seul le Brésil du jeune Pelé, 18 ans, stoppa l'ascension des Français (5-2).
Au cours du match pour la 3e place contre l'Allemagne (6-3), Fontaine, auteur d'un quadruplé qui lui a permis de s'emparer du record du nombre de buts dans une Coupe du Monde (13), laissa Kopa tirer le pénalty du 3-2, signe de l'influence de "Napoléon", technicien hors-pair mais aussi meneur d'hommes, respecté de ses coéquipiers.
"Raymond avait du caractère, moi aussi et ça a fait un duo magique", a déclaré vendredi à l'AFP Just Fontaine , "bouleversé" par la disparition de Kopa dont il était resté très proche.
"Il dribblait et moi je marquais. C'était un dribbleur et tant qu'il n'avait pas fini, il ne donnait pas sa passe. Et j'étais toujours là quand il la faisait", s'est-il encore souvenu.
A défaut du sacre, les Bleus ont séduit la planète foot par leur style offensif et Kopa fut désigné meilleur joueur du tournoi. Il reçut aussi quelques mois plus tard le Ballon d'Or, une première pour un joueur français, gravant à jamais l'année 1958 dans la mémoire des Bleus.