Happy Birthday : |
© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Le cercueil de Raymond Kopa
est porté, le 8 mars 2017 lors de ses obsèques à Angers
De Florentino Perez, président du Real Madrid, à Just Fontaine , inséparable coéquipier en équipe de France, le monde du football est venu rendre mercredi à Angers un dernier hommage au légendaire Raymond Kopa , décédé vendredi à 85 ans.
La cathédrale Saint-Maurice, qui peut accueillir jusqu'à 1.200 personnes, était pleine à craquer pour les funérailles du "Napoléon du football", l'un des très nombreux surnoms associés à Raymond Kopa au cours de sa carrière de footballeur.
Et la pluie et la bruine fine qui tombaient sur les bords de la Maine en matinée, ont eu la bonne idée de s'arrêter en début d'après-midi pour permettre aux Angevins qui n'avaient pas trouvé place dans l'édifice de suivre la cérémonie de près de deux heures sur le petit parvis balayé par un vent froid.
- Les valeurs du Real -
"Nous avons perdu un grand joueur du Real Madrid, un joueur qui a marqué une époque. L'histoire du Real Madrid s'est faite parce qu'il y a eu des joueurs comme Raymond Kopa , qui ont rendu Madrid magique, et qui ont porté ses valeurs dans tous les pays du monde", a expliqué le président du Real Madrid Florentino Perez, en français dans le texte.
Les présidents des trois clubs professionnels - Angers (1949-1951), Reims (1951-1956 et 1959-1968) et Madrid (1956-1959) - pour lesquels Kopa a joué étaient ainsi présents pour ses obsèques. Tout comme le président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët, et son principal concurrent dans la prochaine élection, Jacques Rousselot.
Un tapis de fleurs, pour la plupart blanches en référence à ses années au sein de la Maison blanche madrilène avec laquelle il a gagné trois Coupes d'Europe des clubs champions (1957, 1958, 1959), était posé devant l'autel et le cercueil.
Ballon d'Or en 1958, 3e de la Coupe du monde et vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs avec le Real Madrid la même année, Kopa "était un très grand bonhomme. Quand dans les corons un gars dribblait trop, on lui disait +tu te prends pour Kopa+", a lancé le président de Lens, Gervais Martel.
"La ligne d'attaque en 1958 a marqué 23 buts, moi 13. Raymond m'en a fait marquer pas mal et moi je lui en ai fait marquer aussi. C'était un gars formidable", s'est souvenu Just Fontaine , son indissociable partenaire chez les Bleus et qui détient le record de buts marqués en un seul Mondial (13).
Un parterre de plusieurs dizaines de personnalités, dont le ministre des Sports Patrick Kanner, avaient fait le déplacement dans le Maine-et-Loire. "Nous enfants d'immigrés, savons ce que nous devons à cette France ferme, courageuse et généreuse, qui s'ouvre à ses enfants, qu'ils s'appellent Kopa, Hidalgo, Platini ou Zidane", a-t-il lancé au cours de la cérémonie ?cuménique.
- Bientôt le stade Raymond Kopa -
"Je l'ai connu en 1949, quand il était à Angers au SCO. Mon meilleur souvenir de Kopa footballeur, ça reste la Coupe du monde en 1958. Il est au niveau des Platini et Zidane, oui", explique Jean-Claude, octogénaire présent sur le parvis en début d'après-midi.
"C'est une figure d'Angers. Quand on parle de Kopa, c'est Angers", a ajouté sa femme Jacqueline.
Ça tombe bien: à quelques centaines de mètres du cimetière où repose désormais Raymond Kopa , le stade Jean-Bouin du SCO Angers, construit en 1912 et rénové à plusieurs reprises, devrait lui rendre un ultime hommage.
Le maire de la ville, Christophe Béchu (LR) va proposer le 27 mars, lors du prochain conseil municipal, de rebaptiser le stade Jean-Bouin en stade Raymond Kopa .
Histoire de rappeler aux plus jeunes supporters du SCO la légende Kopa. "Moi je ne connaissais pas du tout Kopa avant que mon père me dise qu'il était mort", reconnait Victor, 14 ans et collégien à Angers.